
Tout a commencé avec ma compagne de l’époque. C’était en 1996. Nous venions de nous acheter une maison en banlieue de Montréal, ville-dortoir, la petite vie de famille, avec son garçon et tout le saint-frusquin, il ne manquait que le chien.
J… avait des fantasmes, disait-elle. Qui tranchaient singulièrement avec l’environnement immédiat, j’ajouterai.
Je dis ça, mais les banlieues endormies ne sont-elles justement pas le théâtre de bien des vices?
Vices cachés
– Quels sont donc ces doux fantasmes, ma chérie ?
Elle disait ne pas être capable de les verbaliser. Que ça viendrait, qu’il fallait lui laisser le temps. No hay problema, je suis un homme patient. De temps à autres, lorsque nous étions soudés l’un à l’autre, glissant sereinement en elle, je la prenais par le menton afin qu’elle me regarde sans fermer les yeux, et lui lançais des invites coquines.
– Alors tu fantasmes qu’une petite nous lèche doucement en ce moment-même… espèce de dégénérée? Tu crois que tu mouillerais davantage que tu mouilles là? Ou tu voudrais qu’on leur montre à ce couple comment on fait durer notre plaisir?
Elle ne disait rien, mais de nouveaux arrivages de fluides mielleux témoignaient de sa ferveur renouvelée… Il faut dire qu’à moi-même, ces mots avaient pour l’heur de me faire gonfler en elle, la chair devenant malléable métal inquisiteur…
Vices à montrer
Un jour, j’ai eu une idée.
– Alors si mademoiselle n’est pas en mesure de verbaliser ce qui l’habite, peut-être qu’avec des photos?
Elle acquiesçait à l’idée, mais toujours rien. Nada. Des mois passèrent.
Un jour, sans crier gare, elle me tendit une disquette : « Un cadeau pour vous, Monsieur. » (Elle était mademoiselle, j’étais Monsieur.) Elle avait deux photos à me montrer. Deux images dénichées dans l’internet. Deux images passablement hors du commun pour une première incursion au royaume fantasmatique, et même encore…
– Je vais laisser Monsieur les regarder.
– Non, non, restez avec moi, mademoiselle. Si elle veut partager ses fantasmes, il faut être présent tous deux, non?
J’ai égaré la première image. On y voyait une femme de dos, offerte, ouverte, vulnérable. Elle était pliée en deux, la longue crinière défaite, le corps arc-bouté au-dessus d’une rampe. Elle portait des bracelets aux poignets et aux chevilles, rattachés de chaque côté par des mousquetons.
J… était pivoine.
– Je vais aller faire le souper! qu’elle me lance en grimpant les escaliers pour monter à l’étage, me laissant seul avec ses… images.
Je n’ai pas insisté. Manifestement, ce fantasme était puissamment ancré en elle.
Quand la seconde surpasse la première
Puis, j’ouvre la seconde image. Elle surpassait la première en audace. Une charmante brunette couchée à plat ventre se trouvait bien retenue sur une selle spécialement aménagée. Les jambes repliées, les mains derrière le dos, elle est ligotée comme un saucisson, la tête relevée afin de suçoter quelque gode à la saveur de mangue, très probablement.

J’ai dû me frotter les yeux car elle ressemblait à s’y méprendre à J…
Ce fut le déclic.
j’attendais un tel blog
j’attends la suite des evenements : voyeuse de la decouverte de vos sens qui vont prendre sens
j’attendrais vos mots quand ils seront maux
sequence emo_si_on!
merci pour cette ouverture