Cet article cherche à démystifier une notion parmi les plus mal comprises et appliquées dans les pratiques BDSM. Je parle ici de l’humiliation érotique.

Dernière mise à jour : 1er octobre 2024.
L’humiliation érotique est encore trop malheureusement confondue avec le dénigrement et le rabaissement de l’autre. Ces deux façons de faire s’inscrivent dans un tout autre registre. Là où le « sain » et le « plaisir » ne sont peut-être plus tout à fait au rendez-vous.
Table des matières de cet article
La complexité du sujet
L’humiliation érotique est une arme déroutante, il n’y a pas de doute.
Ce qui humilie une personne n’humilie pas nécessairement une autre. Ce qui humilie une personne aujourd’hui pourrait très bien ne pas l’humilier demain.
Et vice-versa.
Pour certaines personnes, restreindre leurs mouvements est déjà une source d’humiliation. Chez d’autres, c’est le sentiment de vulnérabilité qu’accompagne une parole du dominant, une situation, l’incapacité de contredire un ordre. Cette vulnérabilité exprime une impuissance à contre-courant d’un certain discours social où le « contrôle de la situation » est élevé au rang de vertu cardinale.
Tout de même, dans certains cas, une « simple » fellation peut rendre l’autre dans un état d’humiliation extrême.
Dans d’autres cas, l’exhibition partielle ou totale de la personne devant des inconnus devient une mine d’énergie nucléaire à ciel ouvert.
L’humiliation érotique, un sport extrême
L’humiliation à des fins érotiques est un sport extrême qui rebute beaucoup de gens. Recevoir 500 claques sur les fesses est moins compromettant pour une personne que de se soumettre psychologiquement.
Passer pour des brutes ou voir défiler tout un cortège de mots comme manipulation, danger, gourou, lavage de cerveau, perte d’identité…
Bon, avant d’aller plus loin, voyons voir concrètement.
Une scène d’humiliation érotique
Version 1
Une femme fantasme à l’idée de se promener à quatre pattes dans la maison. Tout ça sous le regard concupiscent de son mari, sans d’autres regards, sans jugement de qui que ce soit, sans représailles.
Cette pensée peut stimuler sexuellement cette femme. Rien n’empêche toutefois qu’elle puisse être terriblement gênée et même dégoûtée par une telle perspective. Que même l’idée d’y penser la rend inconfortable. Ce qui peut aller jusqu’à entraîner chez elle une crainte panique.
Je ne vous parle pas encore de la promener ainsi devant des inconnus un soir de partie de cartes chez des amis…
Elle maugrée à l’idée. Et pourtant, elle mouille…
Version 2
Maintenant, inversons la proposition.
Un homme fantasme à l’idée de se promener à quatre pattes dans la maison. Tout ça sous le regard concupiscent de sa femme, sans d’autres regards, sans jugement de qui que ce soit, sans représailles… ou pire, devant sa femme et ses copines…
Cette activité peut stimuler cet homme sexuellement. Rien n’empêche toutefois qu’il puisse être terriblement gêné, pour ne pas dire dégoûté, par la perspective de devenir un objet. Que même l’idée d’y penser le rend inconfortable. Ce qui peut aller jusqu’à entraîner chez lui une crainte panique.
Et pourtant, il est bandé!
Les raisons de l’inconfort
Pour revenir au cas de de la femme soumise, à vrai dire, les raisons de l’inconfort, dans le contexte évoqué, sont multiples et légitimes.
L’idée de se promener à quatre pattes devant un homme, pour excitante qu’elle puisse être, devient source de honte.
De grande source de honte.
C’est une idée passible de jugements défavorables (est-ce bien sain?), socialement inacceptable (« que penserait mes amis – et surtout mes amies – s’ils me voyaient dans cette posture? »), indigne d’une femme bien (je suis pas une pute, moi!), de peur du rejet (va-t-il encore vouloir de moi? va-t-il encore m’aimer?), de culpabilité (se sentir coupable d’aimer ça), d’atteinte à son orgueil de femme respectable, indépendante et fière, égale à l’homme («Jésus de bois, que penserait le Conseil sur le statut de la femme de me voir ainsi au pied de mon Seigneur?»).
L’idée, pour un homme, de se promener à quatre pattes devant une femme, pour excitante qu’elle puisse être, devient source de honte.
C’est une idée passible de jugements défavorables (est-ce bien sain?), socialement inacceptable (« que penserait mes amis-es s’ils-elles me voyaient dans cette posture? »), vue et perçue comme un signe de faiblesse, indigne d’un vrai homme (je suis pas gai, moi!), de peur du rejet (va-t-elle encore me respecter? va-t-elle encore vouloir de moi? va-t-elle encore m’aimer?), de culpabilité (se sentir coupable d’aimer ça), d’atteinte à son orgueil de mâle.
L’humiliation érotique est un outil délicat à manier
Tout de même, l’humiliation dans un contexte BDSM est un outil très délicat à manier. Elle a l’étrange faculté, dans certaines situations, d’augmenter l’excitation sexuelle.
L’humiliation est souvent considérée, à tort ou à raison, comme une marque d’irrespect de la part du dominant envers la personne soumise. Comme une atteinte inacceptable à sa dignité.
On accusera volontiers le dominant qui s’amuse à humilier la femme soumise, qu’il la méprise. De la prendre pour une pute, c’est-à-dire celle qu’on ne respecte pas.
La domina humiliant l’homme soumis fera très peur aux mâles autour. Ils la traiteront volontiers de castratrice (alors qu’ils sont tous bandés, les espèces…). Et l’humiliation ultime du soumis? Être transformé en femme…
L’humiliation est classée dans le registre de la cruauté, de la froideur, du clinique, de l’impersonnel.
Le mot humiliation selon Robert
Vous avez parcouru le dictionnaire Robert récemment? Il est toujours intéressant de revenir aux sources.
Humilier : 1. Incliner avec respect. V. Prosterner « Humilier ce front de splendeur couronnée » (RAC.) – Pronom. S’humilier: se soumettre 2. Vx ou relig. Rendre humble, remplir d’humilité. Dieu humilie les superbes (ACAD.) V. Abaisser. S’humilier devant Dieu. 3. Abaisser, rabaisser, d’une manière outrageante ou avilissante. V. Dégrader, écraser, mortifier. « Votre rêve… est d’humilier l’homme qui vous a offensé » (Proust). – Pronom. S’humilier devant qqn. Ant. Élever, enorgueillir, exalter, glorifier.
Humiliation : Action d’humilier ou de s’humilier;
V. Abaissement; honte. « La joie de l’humiliation d’autrui » Relig. Les humiliations de la vie religieuse.
V. Mortification. État, sentiment de celui qui est humilié. V. Confusion, honte. Rougir d’humiliation. « Si l’humilité est un renoncement à l’orgueil, l’humiliation au contraire amène un renforcement de l’orgueil. » 2e Ce qui humilie, blesse l’amour-propre.
V. Affront, Avanie, blessure. « La vie de Voltaire est une suite de triomphes et d’humiliations » (Sartre) Ant. Flatterie, glorification.
Il semble que les gens ne retiennent du mot humilier que son volet rabaisser, dégrader, écraser.
L’humiliation érotique est une activité souvent décriée
En parcourant l’internet, je me suis aperçu que peu de sites BDSM traitaient de l’humiliation érotique. Sinon pour la décrier plus souvent qu’autrement.
Pour une, Volcane souscrit comme bien d’autres à la place de l’humiliation dans l’interaction bdsm, en autant que l’amour soit au rendez-vous. Mademoiselle insiste pour sa part dans son blogue baguepourbonheur (aujourd’hui disparu) sur les effets de l’humiliation sur la personne soumise.
Quant à la carpette (malheureusement, son site semble désormais dans les limbes), il offrait un point de vue de soumis sur l’humiliation. Il recadrait la frontière mince entre l’écorchure et la véritable blessure. Il insistait sur cette « mécanique de précision humaine » où l’on doit prendre en compte les motivations et les aspirations de chacun des participants, de même que les interactions entre eux.
Une activité mal comprise
Oui, la frontière est mince. Entendons-nous bien : dans le contexte d’un échange de pouvoir érotique sain, en aucun cas l’humiliation ne consiste à disqualifier, dévaloriser, dénigrer ou rabaisser l’autre.
Ce serait aller dans le sens contraire à ce qui est souhaité et souhaitable.
Nous jouons ici avec des énergies puissantes.
Dans ce contexte, interpeller une soumise en lui lançant : « Hey la grosse, viens icitte! » n’est pas de nature à instiller la confiance en elle et à l’aider à avoir une image positive d’elle-même.
En outre, dire à la soumise qu’elle n’est bonne à rien ou qu’elle ne réussit jamais rien de ce qu’on lui demande, pour justifier de la « punir », ne peut que la dévaloriser et nourrir un auto-dénigrement malsain.
Il n’y a là rien de bien joyeux, ni de très productif.
On lit souvent que l’échange de pouvoir érotique doit être sain afin d’être acceptable, vous vous rappelez?
Un accroc à l’image
Bon, allons au plus intéressant. J’apprends que l’humiliation est une pseudo-émotion. « C’est une blessure à l’amour-propre, plus particulièrement un accroc à l’image que l’on veut donner de soi-même. »
Ah.
Dans la définition offerte par Wikipedia, l’humiliation serait « une dégradation de l’image de soi, infligée par châtiment corporel ou non, par exemple en disqualifiant la personne aux yeux des autres. »
Ah (bis).
Voilà qui m’intéresse. Me servir de la représentation pour révéler la femelle qui se trouve à mes pieds.
Un jeu de miroirs
L’humiliation dans un contexte érotique de pouvoir est une situation donnée où la personne dominante révèle à voix haute ou par des gestes, une pensée ou un comportement de la personne soumise que celle-ci souhaiterait garder caché, confidentiel.
On parle ici de dévoiler un désir caché de sa part, une information privée, une préférence tenue à l’écart, un fantasme, une pensée culpabilisante parce que « sale », inavouable, voire socialement inacceptable. M’enfin, tout ce qui constitue même un accroc à l’image que cette personne souhaite que les gens gardent d’elle.
Le dominant obtient par le fait même un grossissement sur l’image que la soumise a d’elle-même. Dans un contexte public, c’est l’image que les autres ont d’elle, de même que ce qu’elle pense que les autres pensent d’elle.
Dévoilée, la personne soumise vit alors un cocktail de réactions paradoxales. Ces réactions sont faites d’humiliation et d’excitation puissante, d’appréhensions et de tension érotique..
Elle craint le jugement de l’autre et le jugement négatif (culpabilité) qu’elle porte elle-même face à ce qui est révélé avec netteté.
De lui faire dire clairement à voix haute qu’elle offre à une autre personne les rênes sur sa volonté, est un moment assez délicieux…
Quand je l’humilie
L’humiliation à des fins érotiques est un jeu de miroirs, un révélateur.
Quand je l’humilie, je sais que je la touche. Sa muraille est percée. Il n’est plus possible de faire semblant. Elle ne peut se réfugier nulle part. Elle est sous l’emprise du regard, de la voix. Avec mes mains, un genou, le pied.
Je la tiens.
Il n’est pas question alors de lui faire baisser le regard. Je veux la regarder dans le blanc des yeux. Question de savourer son trouble.
Et peut-être même en rajouter…
Quand l’embarras devient excitation
L’humiliation serait une dégradation de l’image de soi, dit la définition. Tout dévoilement de soi à l’autre, d’une partie intime, d’une pensée, d’une intention est dans le contexte BDSM source d’humiliation potentielle de la personne soumise. Elle devient dès lors dévoilée, mise à nu, percée.
Il s’agit moins de la dégrader son image que d’en souligner les caractéristiques au crayon gras. Il s’agit ici de la crier fortement devant tout le monde, voire s’en moquer, gentiment ou plus férocement, c’est selon l’inspiration du moment.
L’humiliation comme jeu de miroir est un outil extrêmement puissant.
Ainsi, lorsque le dominant fait clairement voir à la soumise ce qu’elle ne veut pas (trop) voir, ni montrer ou avouer, cela provoque chez elle un embarras qui se mue en excitation. Ça peut aller dans le meilleur des cas à une production industrielle de cyprine involontaire…
Tiens, ces propos me rappellent un souvenir impérissable.
Interessante… l’humiliation, tout comme le chatiment corporel, pour moi, est très erotique, même cathartique, peut ajouter à le sense d’avoir être vaincu, surtout pour celles qui sont rebelles… Parfois le fait d’avoir “pecher”, d’avoir porter une honte en soi, puis de pouvoir expier et finalment être pardonner peut reveler une sense de liberation, même une exstase. Pls Excuse my French!
Lue dans le Journal d’une mystique ni sainte ni soumise, cette belle question :
“Existe t’il une humilité dont le rôle serait de servir la dignité humaine plutôt que d’asservir ceux à qui elle est imposée ?”
Je formulerais bien la même réponse donnée, mais pas le même développement.. :- )
500 fessers, c’est juste le debut.
C’est vrai que laisser tomber des murs imperturbable, ou même de les avoir percé par l’autre, est le debut d’un voyage sensoriel, émotionnel et physique dans laquel notre propre sens du soi, du controle, des limites, d’espace personelle, est mise en question…ce qui fait très peur, mais est aussi excitante. On arrive même voir notre dominateur comme un être doté d’un pouvoir quasi-divin. Dans le derniere blog, vous avez tellement bien decrit les multiples etats d’un(e) soumise, je retrouve le fond de moi-même et toujours dans cette blog magnifique.
C’est étrange, mais l’humiliation, dans un contexte bdsm (donc lorsque la soumise éprouve du respect, voire de l’amour, pour son Maître : elle est consentante et confiante) semble, après réflexion, effectivement loin d’être une atteinte à l’amour propre. Si l’on adore ce Maître, ne devrait-on pas se remettre à Lui, et accepter ce qu’Il nous impose, sachant que c’est pour notre bien, que nous lui appartenons ? Ne devrions-nous pas, justement, tirer de l’humiliation un plaisir, une satisfaction personnelle, à servir Celui qui nous domine, Lui faire plaisir, montrer notre dévotion, qui renforcerait notre amour propre ? C’est ce plaisir, en tout cas, qui m’élève psychologiquement au plus haut point… Et puis, n’est-ce pas simplement témoigner le respect qui Lui est du ? Sentir, avec volupté, où est notre place ? Se sentir, finalement, épanouie, parce qu’en harmonie avec soi-même ?…
Tiens, un billet sur l’humiliation (http://auroraweblog.karmaos.com/post/1162) datant de 2006 chez Aurora.
En effet..Votre approche est trés juste et c’est je trouve trés précieux que vous et des personnes s’expriment librement sur ce site .L’échange de pouvoir porte en lui une dimension révélatrice certaine car les jeux de pouvoir sont partout dans la société mais la plupart du temps cachés et/ou subis, ce qui permet à nos souvent exécrables politiques de dominer.
Quand les êtres se confrontent honnetement à eux-mêmes et à leur pulsion (voire leurs névroses et obsessions) , de façon créative et sans tabou, c’est aussi de la liberté et de l’émancipation qui peut être gagnée pour tous..ce qui n’exclue pas de se preserver une morale personnelle , non pas figée mais Evolutive…
Explorer le sexe et les jeux de pouvoir me semble finalement assez naturel chez l’humain dés lors ou il aime explorer le monde qui l’entoure et entend jouir de sa liberté et découvrir ce qu’est le sexe, le corps, l’attachement,la volonté,l’abandon,la volupté, l’amour etc.
Ce sont des textes comme « L’humiliation dans un contexte bdsm » qui finiront par convaincre le plus grand nombre du respect qu’il me semble juste de vous accorder.
Ce texte est tout à votre honneur et fort bien écrit.
Merci de votre appréciation, Emmanuelle.
Au fait, que vous dit ce texte?
Je ne suis ni psychologue professionnel, ni psychiatre, et mes réflexions ne sont que le fruit de mon expérience personnelle. Je ne dis donc pas posséder LA vérité !
Dans ma vie de couple, que ce soit avec mes deux épouses (successives !), ou avec les quelques « amies » que j’ai pu avoir avant ou entre temps, je n’ai pu avoir que des relations de type D/s pour le moins, car je suis d’un tempérament trop dominateur pour ne pouvoir m’attacher qu’à des femmes soumises et obéissantes en plus d’autres qualités. Mais je dois ajouter que par contre, je ne suis pas du tout dans une dynamique SM. Ayant dit cela, ma première observation est que selon moi, il ne faut pas confondre humiliation et honte. Ce sont des sentiments proches l’un de l’autre, mais on peut avoir honte sans être humilié, et réciproquement.
J’illustrerai mon propos en prenant pour exemples certains faits de ma relation avec Christine, mon épouse actuelle. Elle s’est donnée à moi corps et âme, et je suis son Seigneur et Maître. Il ne s’agit pas là de mots dits rapidement « en l’air », mais souvent prononcés pour rappeler les serments qui nous lient. Il est donc évident qu’elle ne peut manifester de pudeur vis à vis de moi puisque son coprs est à moi ! A-t-elle eu un sentiment de honte les premières fois où je l’ai vue sur le « trône » ou dans la nature satisfaire à des besoins naturels ? Je ne sais, mais à coup sûr, elle savait que ce n’était pas pour l’humilier, que c’était simplement parce qu’elle est à moi.
De même, lorsque Christine fait une bêtise, une ânerie, où simplement une chose qui me déplait, elle éprouve un sentiment de honte quand je la gronde, elle éprouve le désir de ne pas recommencer, de s’améliorer, mais il ne me semble pas que ce soit un sentiment d’humiliation car elle sait que c’est pour son bien et la pérennité de notre couple. Je me souviens (cela s’est passé il y a déjà quelques années !), Christine avait fait une énorme « connerie » qui nous a coûté assez cher. J’ai vraiment eu ce jour là la tentation de lui donner une méga-raclée comme à une sale gamine que l’on veut brutalement corriger. Je m’en suis abstenu, car celà aurait été comme une sorte de manifestation brutale de ma colère. Je l’ai simplement contrainte, aprés l’avoir fortement réprimandée en lui faisant se rendre compte des conséquences de son acte, de rester nue, à genoux, les mains sur la tête, pendant deux heurs face à un coin de mon bureau. Christine a beaucoup pleuré, mais elle a pu également méditer. Elle a eu honte, je ne pense pas qu’elle se soit sentie humiliée. Et elle a été pardonnée ….
Tout ceci se passe dans notre vie intime. Car je ne pourrais accepter que quiconque ose tenter de faire honte ou d’humilier Christine. De même qu’il ne me viendrait pas à l’idée de lui faire honte devant un tiers. Ce serait pour moi comme une façon de dévaloriser, de dénigrer un bien qui m’est cher et auquel j’attache beaucoup de valeur. Tout au contraire, il me plait de mettre Christine en valeur, de bien des façons….
Ai-je été trop long ?
Je vous remercie de votre passage et de votre commentaire.
Trop long? Bien sûr que non. Afin d’être compris, il est utile parfois de bien planter le contexte et d’apporter les nuances requises.
Je remarque que vous semblez craindre les mots « humiliation » et « honte ».
Pourtant, dans ce texte et les autres sur l’humiliation dans un contexte érotique, j’insiste toujours sur ce qui me semble essentiel dans un échange de pouvoirs sain : en aucun cas, il s’agit de dénigrer ou de dévaloriser l’autre. Plutôt valoriser ce qu’elle apprécie (même si elle s’en défend… surtout si elle s’en défend), bien que l’objet de cette appréciation soit difficile parfois à accepter, face à soi-même et face au regard d’autrui.
Je n’ai pas souvent le temps de faire un commentaire que ce soit sur cercle-o ou fetlife ! Je le peux maintenant, je vais en profiter !……
Non, je ne crois pas craindre les mots d’ »humiliation » et de « honte ». Simplement, je leur attribue un sens légèrement différent, et c’est ce que j’avais souhaité dire dans mon commentaire précédent. Mais après m’être référé à la définition du Robert pour « humilier » que vous rappeliez ci-dessus, et m’être moi-même reporté aux définitions données par le dictionnaire de l’Académie Française pour ces deux mots, je dois reconnaître qu’a priori, vous avez raison de laisser entendre qu’ils sont souvent considérés comme synonymes.
Mais vous-même dites que fréquemment, on considère qu’humilier, c’est mépriser. Ce sur quoi j’avais voulu insister est que je ne veux pas mépriser mon épouse. Je suis content et fier que Christine se soit donnée toute à moi, corps et âme. La mépriser serait comme dévaloriser un bien auquel j’attache la plus haute importance.
C’est ce qui m’avait amené à faire une différence entre humiliation et honte, en retenant le deuxième sens du mot « honte », à savoir le sentiment ressenti lorsqu’on n’a pas agi correctement, comme on le devrait, comme cela a été demandé, bref, quand on a déçu. Heureusement, cela n’est pas du tout fréquent avec Christine, je ne suis pas souvent amené à la gronder, et encore moins à la punir, même si un coin spécifique de mon bureau à la maison lui rappelle si nécessaire quelques petits stages de méditation accomplis après une forte réprimande, dans la tenue et la posture adéquate.
Une autre acceptation du mot « honte », et que j’avais rappelé dans mon précédent commentaire, est cette sensation de gêne, de trouble, éprouvée lorsqu’on est vu dans une situation que l’on estime embarrassante, inconvenante, ou simplement à laquelle on n’est pas habitué. Peut être parce que Christine était toute jeune quand je l’ai connue, peut être parce qu’elle a été élevée de façon assez traditionnelle, elle avait alors ce que j’appellerais un complexe à l’égard de la nudité corporelle. J’y ai fait allusion dans mon précédent commentaire ! Je me souviens d’une fois où ce fut encore plus évident. Peu de temps avant notre mariage, au cours d’un déjeuner chez un couple de mes amis, où lui est médecin et sa femme son assistante, je fus amené à évoquer certaines difficultés ressenties par Christine avec les pilules contraceptives qui lui avaient été prescrites. Mon ami conseilla alors le port d’un stérilet, que c’était la solution adoptée par sa femme avec succès, et que bien d’autres de son entourage y avaient été converties. J’en ai accepté l’idée, et comme le moment était propice ses règles venant de se terminer, la décision fut prise sans plus attendre.
C’est ainsi qu’après le café, nous nous retrouvâmes tous les quatre dans son cabinet, avec Christine couchée nue, les pieds calés dans les étriers, le vagin maintenu grand ouvert par un speculum. Tandis que mon ami mesurait la profondeur de son utérus avant d’y placer le stérilet correspondant à sa taille tout en me commentant le pourquoi et le comment de ses gestes, je vis ma Christine se mettre à illustrer à merveille l’expression « rougir comme une pivoine », témoignant ainsi de sa gêne à être exposée comme elle ne l’avait encore jamais été. Je l’en ai souvent taquinée depuis, mon ami aussi, en rappelant ce moment au fond assez jubilatoire !
J’estime que ce complexe vis-à-vis de la nudité corporelle n’est pas un sentiment naturel, mais acquis par certaines formes d’éducation. Les jeunes enfants ne l’ont nullement, peuvent évoluer nus avec grâce et innocence, et grandir ainsi sans problème s’ils sont élevés dans un milieu qui sait les respecter. Il a fallu un petit peu de temps pour que Christine perde ce complexe, et ait le réflexe que je suis le guide de sa pudeur.
Ma première épouse n’avait pas ce complexe quand je l’ai connue. Peut être était ce dû au fait que comme figurante, elle avait participé à plusieurs films tels que des péplums, des scènes de bain de mousse, etc. Elle l’a été encore pendant quelques temps au début de notre vie commune, et c’est ainsi qu’un jour d’automne, sur la plage de Deauville, je l’ai vue courir vêtue en tout et pour tout d’une chemise de nuit blanche parfaitement transparente. Il fallut 7 prises pour que l’équipe du film soit satisfaite, et le manteau que Gisèle enfilait entre chaque prise n’était pas per pudeur, mais pour se tenir au chaud ! De même, les deux filles que me donna Gisèle ont été éduquées sans ce complexe. Je dois dire que je ne fus pas outre-mesure étonné quand j’ai su que l’une comme l’aus’étaient faites quelques revenus en posant pour des photographes.
Bravo ,
apres certains diront que nous sommes des depraves ou autres. Nous donnons des lettres de noblesses que cela soit DS ou SM ou humiliation ou….sauf blessures absurdes carnages etc..(ds le style) tout peux etre fait si entre la soumise et le dominant l amour est la et si le dominant reussi a trouver juste la juste chose qui peut etre, ne pas punir, punir et au bon moment .