C’est la première leçon.
La prof est plus mince qu’une échalote. Elle est pas très belle, me souffle mademoiselle. Mais elle bouge bien, que j’ajoute.
« En général dans le tango, la femme suit. C’est l’homme qui dirige. Il faut apprendre à se laisser aller, les femmes », qu’elle lance avec l’éclat d’un sourire qui lui donne soudainement un charme discrètement animal.
Je lui réponds avec un large sourire. Elle me dévisage m’envisage l’espace d’un ange qui passe, avant de détourner le regard.
Danser le tango, c’est apprendre à se dire à deux.
« Mesdames, il faut laisser l’autre décider du mouvement. La femme doit apprendre à se laisser diriger, et l’homme doit apprendre à diriger. Tout ça ne se fera pas du premier coup. Il faut pratiquer. Il faut être capable de sentir l’autre, de prendre le temps de sentir l’autre, de connecter, et de faire savoir à l’autre aussi comment on se sent. »
Je sens mademoiselle flotter à mes côtés. Je me sens tout aussi léger. Il y a un je-ne-sais-quoi qui m’inspire. Je prends une bonne respiration, le sourire large qui reprend toute la place. Bon, allons-y.
« Danser le tango, c’est apprendre à se dire à deux. »
Laisser un commentaire