Dans la sphère intime, j’ai toujours apprécié cette capacité de mettre en scène les interactions charnelles entre ma partenaire du moment et moi. Certains appellent ça avoir de l’imagination.
D’autres te qualifient de « sensuel », comme si la sensualité et l’imagination allaient de pair. Vraiment? Seule certitude : je ne connais pas d’autre mode, d’autres façons de faire, d’entrevoir à la fois le BDSM et la sexualité at large. Lors d’une scène, je n’ai pas cette velléité de vouloir contrôler tous les paramètres, ni de tout scénariser en détail. Les grandes lignes, oui, mais sinon…
J’aime me laisser porter par les événements, par une tournure de phrase, une idée prise au vol, tous mes sens aux aguets dans ce qu’elle dit et fait, dans ce qu’elle ne dit pas et ne fait pas. Je suis dans une disposition d’écoute extrême et pourtant je me laisse aller.
J’aime bien nonchalancer, laisser monter les enchères, « laisser venir à moi les petites souris… »
En ce sens, ça m’a toujours fait rigoler un peu tous ces Doms et Dominettes de carnaval qui semblent croire que « diriger la scène », c’est de lui faire faire n’importe quoi, de tout contrôler d’elle, de ne faire aucun effort et tout lui laisser faire.
Tout contrôler? J’aime bien lui aménager des espaces, la laisser respirer et reprendre son souffle avant de…
Mettre en scène
Mettre en scène? Utiliser tous les moyens moraux et immoraux qui participent de la montée du désir : les objets qui nous entourent, tout ce qui est susceptible de stimuler l’odorat… le toucher… le goûter… la vue… l’ouïe… tant par la prise de la parole et que par l’écoute active de ce qui est dit et ce qui ne l’est pas… de même que cette capacité de lui susurrer à l’oreille des mots légèrement (ou plus) orduriers, n’hésitant pas à la confronter dans ses fantasmes; le plaisir d’orienter les énergies, de lui dire non…
Beaucoup de personnes dominantes exigent que leur soumise ait les yeux au sol, qu’elle ne les regarde jamais dans les yeux. Ahhhh, bien au contraire, il se passe de bien belles choses dans ces deux entrelacs. On y voit passer un tas de renseignements utiles.
Levez les yeux et regardez-mouah. Oui comme ça.
Ce pourrait devenir plaisant de vous regarder dans le blanc des yeux sans sourciller.. vous sourire… de me moquer de vous gentiment s’il vous prenait de bafouiller…
Remarquez, ce pourrait devenir fécond de passer à l’interrogatoire.. voire au contre-interrogatoire…
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