Il y a un an jour pour jour, cercle O renaissait sous la forme d’un blogue, à l’adresse cercleo.blogsome.com (une plateforme disparue depuis).
Ah j’avais bien commencé un carnet bdsm dans Blogger en 2002, que je souhaitais intégrer au site cercleo.com, mais la plateforme était tellement mal foutue et compliquée…
Cette renaissance, il y a un an donc, correspond en fait à mon retour vers la pratique de l’échange érotique de pouvoirs, de façon plus motivée et structurée.
En décembre 2005, via le site de rencontres Réseau-Contact, j’écrivais à s.. une soumise désabusée :
J’ai trop souvent malheureusement entendu les personnes soumises déçues ou carrément meurtries d’avoir confié leur soumission et leur vulnérabilité aux mauvaises personnes ou dans des conditions qui ne cadraient pas avec leurs besoins.
Je dois moi-même comme dom affronter ma soumise devant la Cour supérieure du Québec. Elle justifie son refus de la garde partagée des enfants par le fait qu’elle n’était pas d’accord de se soumettre, que je la forçais à faire des choses malgré elle et qu’elle a toujours eu peur de moi. La grossière déformation de la réalité, l’horreur!
Depuis ce temps, j’ai bien rencontré quelques soumises, mais ça ne cadrait pas avec ce que je recherche moi-même. Il faut dire qu’avec ce qui s’est passé, j’ai encore plus de misère avec ces jeux de « faire comme si », ces refus de s’ouvrir à l’autre, tous ces jeux malsains de manipulation autour des insécurités.
Je ne parle même pas de tous ces gens qui fantasment sur le pouvoir en matière de sexualité et qui se révèlent absolument incapables de concrétiser leurs pensées pour toutes sortes de bonnes et de mauvaises raisons.
Ce qui ne m’empêche pas d’être optimiste, tout de même.
Ce désir d’absolu ne me quitte pas.
Je dois pas être le seul à porter ce désir : en un an, plus de 80 000 personnes sont passées par cercle O. Une trentaine de personnes reviennent en moyenne chaque jour sur le site, sans compter la quarantaine de visiteurs qui passent par le fil rss du blogue pour lire cercle O dans un logiciel aggrégateur.
Les gens cherchent, reluquent, lisent, s’interrogent, doutent, avancent à tâtons. Ils n’écrivent pas beaucoup, je reçois bien peu de commentaires, mais je m’en accommode très bien. Ce n’est pas le plus important à mon sens. Le « commentariat » dans tous ces blogues de soumises qui se montrent le cul ou ceux de tous ces couples où le mari met sa femme à poil en pâture, is so useless in my point of view.
Les vrais échanges sont bien rares, anyway.
Il m’arrive de croiser des gens dans des salles de clavardage ou même dans des soirées publiques, que je ne connais pas et qui me demandent si je suis bien « le Valmont de cercle O ». Cette expression a toujours l’heur de m’orner d’un sourire à mi-chemin entre celui de Mowgli et celui du Vicomte de Malkovich dans un moment d’égarement tendre. J’avoue sentir dans leurs compliments le réconfort que peut leur apporter ma modeste contribution à la découverte d’eux-mêmes.
Il y a alors là un courant qui passe, et qui dépasse les mots. Et cela me suffit très bien.
Des fois, il me vient l’envie de tout balancer la carrière par-dessus bord et d’orienter mes énergies vers ce mouvement kink-aware professionals qui rassemble des gens ayant les ressources appropriées sur le plan médical, psychologique et juridique pour répondre à certaines questions que les uns et les autres peuvent avoir touchant les échanges de pouvoirs érotiques et leurs implications dans la réalité.
Il y a quand même tout près de 15 % de la population qui gravite autour du bdsm sous ses différentes formes.
Dans tout le branle-bas lié à la séparation d’avec la mère de mes enfants, par exemple, je me suis bien rendu compte à quel point les spécialistes du milieu de la santé et des services sociaux québécois étaient bien peu outillés pour appréhender et comprendre les échanges de pouvoirs érotiques.
Ds_master écrit :
Je ne voudrais pas me montrer indiscret mais :
La relation que vous aviez nouée avec votre ancienne soumise, était-elle régie par un contrat écrit et détaillé, signé par les deux parties ?
Si tel est le cas, il est difficile d’évoquer l’abus de pouvoir et de faiblesse…
Mais la Justice est si mal rendue que rien ne m’étonne plus !
Valmont écrit :
Un contrat bdsm présenté devant la Cour est une très mauvaise idée.
Non seulement, un contrat bdsm n’a pas de valeur légale, mais s’il énumère tous les supplices que subira la soumise en cas de manquements à ses tâches et fonctions, l’avocat de la partie adverse a beau jeu de vous dépeindre en fou furieux dangereux manipulateur.
Si la personne soumise a signé un contrat bdsm, et à plus forte raison si c’est une femme, elle peut ne l’avoir fait que sous l’emprise de la peur et la crainte des représailles.
Maitre Axmad écrit :
Cher Maitre, juste ce mot pour vous dire que ce site est une bible a laquelle je me refere, notamment dans le cadre de l initiation d une compagne au gout vanille, mais qui se plait a entrer dans ce monde….en vous remerciant, cher Maitre
bonne continuation et felicitation
soumise MB écrit :
Moi j’aimerais savoir si il y a un contrat bdsm qui peut etre légal pour justement protéger autant le maitre que la soumise contre toute éventuallliter devant la cour et si oui pouvez vous m’en montrer un exemple
Harmony écrit :
Cher Valmont,
[si j’ose vous prénommer Valmont c’est qu’il me semble que Monsieur serait très distant et Maître serait trop troublant puisque j’en ai un. Mais ne voyez à cette pratique aucun dénie de respect]Je lis beaucoup vos textes et j’avoue que j’adhère très souvent à votre vision claire, saine, consensuel il me semble. Je suis effarée de vous savoir devant la justice… Il n’y a malheureusement que le temps et l’histoire qui disent si la confiance accordée était méritée.
J’aime venir vous lire et ne voulant pas seulement relucter, je commenterai plus souvent.
Valmont écrit :
Je ne peux que vous y en courager, mademoiselle.
Cela dit, hélas oui, il y a des gens pour qui les pratiques saines et consenties sont difficilement tolérables.
Mais il demeure possible de ne pas en être contaminé. Fort heureusement.