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Entre le jeu et l’être

Par Monsieur Valmont | 1 922 lectures | Temps de lecture ~ 5 minutes

Yul Brynner dans le film Westworld

Dans un billet intitulé De l’intérêt des jeux de rôle, Janus écrit un truc qui me permet de mettre le doigt sur ce que je cherche à coucher sur papier depuis quelques jours, dans la foulée d’une interaction BDSM qui s’est terminée en queue de poisson :

« L’intérêt dans les jeux de rôles, c’est cette idée d’endosser un rôle non pas en tant qu’acteur, mais simplement pour se laisser habiter par une énergie différente. »

Je me demande si on dit/pense la même chose.

Je ne crois pas aux jeux de rôles érotiques en tant que jeux. Le rôle des jeux de rôles érotiques réside davantage dans l’énergie investie, dans la charge émotive contenue dans la prise en main du personnage, dans les territoires intérieurs qu’il permet d’explorer et de vivre à fond la caisse, le temps d’une soirée ou sur une plus longue période.

Je suis, elle est

Quand mademoiselle I…endosse la casquette de chauffeure de Monsieur, je ne joue pas à ce Monsieur important qui se laisse conduire, qui donne des instructions, qui exige telle destination : je suis Monsieur. Et tout son corps à elle le voit, l’entend, le sent, le ressent.

C’est une autre facette de moi que je laisse exprimer volontiers sans honte et sans trop de pudeur, et de façon dosée, sans le vouloir tout à fait consciemment. Au sens que je ne cherche pas à doser, c’est comme ça, point.

(C’est comme au tennis, je ne tiens pas à écraser l’autre, préférant le plaisir de l’échange, fut-il haletant.)

Quand l’acteur entre dans la peau du personnage, il ne joue pas le personnage, il est ce personnage, il entre en lui. C’est ce qui le rend vrai, crédible. Pinocchio se meut soudainement. Il s’allume, devient habité, vivant. Il nous touche.

Yul Brynner dans le film Westworld
Photo : Imdb.

C’est la raison pour laquelle dans mon livre à mouah, Ah-nold n’est pas un acteur. Dans chaque film où je le croise, il joue à Ah-nold enfilant tel ou tel costume. Le génie vient de la créativité des costumiers et de ti-culs qui ont appris à manier des logiciels de 2D pour en faire un cyborg déjanté. Il n’est jamais pour mouah ce cyborg. Il n’est pas vrai. Il n’est pas crédible. Je ne le crois pas.

Quand il joue, il est

Quand je vois Yul Brynner jouer le cowboy-robot (un vieux film qui me revient en mémoire en évoquant Ah-nold… après une courte recherche, il s’agit de Westworld), il me donne la chienne car il « est » un robot. Je ne suis plus tout à fait certain qui il est. Je sais pourtant que c’est un film, mais tout de même, il y a quelque chose qui m’échappe.

Quand je vois Daniel Auteuil jouer un lanceur de couteaux, il est un lanceur de couteaux. Son regard inquiète, il porte en lui ses zones grises. Il est dans la vérité de son personnage. Il est dans sa vérité car ce personnage l’habite. Ce qui n’est pas le cas quand il joue le gai sortant du placard.

  • Daniel Auteuil, dans La fille sur le pont, de Patrice Leconte (1999)

Ce quelque chose qui m’échappe

Ce quelque chose qui m’échappe, c’est sans doute ce que la personne soumise et la personne dominante vont chercher dans les jeux de rôles érotiques.

Je me reprends : c’est sans doute ce que certaines personnes soumises et certaines personnes dominantes vont chercher dans les jeux de rôles érotiques.

Entrer en relation avec la vérité de l’autre, c’est ne pas être tout à fait être certain de ce que je vais trouver. Pas se déguiser et « faire semblant de », pas à « jouer à ». Remarquez, on a tout à fait le droit d’allumer sur les déguisements et donner/recevoir des tapes sur les fesses et d’en rester là.

Jouer à, au, u

À mon sens, jouer au cow-boy, au docteur, au papa, au prof, à l’évêque inquisiteur, au dresseur, voire au Vicomte… :- ), c’est plus qu’enfiler une redingote ou une casquette, ou porter un fouet à la ceinture ou une particule devant son nom.

J’ai le sentiment que c’est quand elle n’est plus certaine de rien que la soumise entre dans cette zone trouble, dosée, en équilibre (mais un équilibre précaire) qu’il se passe quelque chose d’important, d’essentiel, de déstabilisant justement.

Idem quand je lui ordonne de « jouer » la pute. Je ne lui demande pas de faire semblant de jouer à la pute : j’attends d’elle rien de moins à ce qu’elle soit une pute. La pute de Monsieur.

Ce qui signifie que je risque d’être déstabilisé, même en étant le pôle dominant de l’interaction.

Oy vey iz tsu mir
La domination vue par... un dominant

À propos de Monsieur Valmont

Gentilhomme avec un côté « bum », amateur de typo et du jeu de go, je suis du genre à chauffer les fesses d'une belle pouliche, accompagné par du Rage Against The Machine... Ou du Chopin.

Sujet(s) de cet article : identité(s), Journal d'un dominant, relation BDSM Publié le 9 avril 2008 dans le blogue cercle O - cercleo.net

Interactions du lecteur

4 commentaires

  1. larry l'agneau écrit :

    10 avril 2008 à 4 h 49 min

    MONDWEST !

    ah mais alors là si j’m’attendais…

    que n’ai-je joué à ce film ?!

    complètement enfoui depuis ma période de latence dites-donc, faut absssolument que je revois tout cela au moins une fois avant de passer l’arme à gauche

    en guise de remerciement cet extrait de L’homme-dé, écrit dans les années ’70 après J-C par le psychiatre américain Luke Rhinehart :

    « J’ai été femme des centaines fois : dans ma dé-vie, en dé-thé-rapie de groupe, et dans nos dé-centres. La plupart du temps avec un plaisir sans mélange. La seule fois où ça ne m’a pas plu d’en être une, c’est qu’on m’avait pris pour un homme. Ainsi mon expérience avec l’ex-demi de mêlée (il était en réalité chauffeur de camion-routier pour les glaces Good Humor) n’avait pas été très encourageante au départ parce qu’il avait envie que je fasse l’homme, et moi j’avais cru que l’homme, c’était lui. Se tromper de rôle n’arrange jamais rien.

    Je me suis aperçu qu’il était plus difficile d’être physiquement femme, que socialement et psychologiquement. Sexuellement, ça a été une grande déception. C’est tout simplement que je n’ai pas ce qu’il faut pour me faire foutre. Il est bien plus agréable, au lit, de jouer un rôle « féminin » passif avec une femme agressive, « masculine » qu’avec un vrai homme. Le va-et-vient d’un pénis dans l’anus, c’est, pour appeler un chat un chat, une douleur dans le cul. La sensation d’une bonne bite bien chaude vous roulant dans la bouche est sans aucun doute une expérience que tout le monde devrait faire, mais, pour moi, elle n’est qu’un plaisir sexuel de deuxième zone. Il est assez flatteur d’avoir du sperme chaud vous jaillissant dans la bouche si l’on a le moindre orgueil du travail bien fait, mais c’est dans le meilleur des cas un plaisir plus psychologique que physique. Avaler par le nez de la soupe chaude trop salée n’est pas exactement l’idée que je me fais de la parfaite béatitude des sens, mais je suis prêt à reconnaître mes limites.

    Ce qui peut attirer dans le fait d’être une femme, du moins pour moi, c’est la nouveauté de l’expérience, et la passivité, la passivité masochiste, irai-je même jusqu’à dire. Le désir d’être dominé par une créature supérieure – homme ou Dé – révèle quelque chose de fondamental. Ça n’a jamais été l’essentiel de ma nature que de répondre passivement et respectueusement aux hommes, mais en me commandant parfois de jouer un rôle féminin, le Dé m’a permis de dénicher ce qu’il y avait en moi d’esclave latent.

    Et pour tout homme de notre société, il est certainement essentiel de pouvoir être une femme. Et vice versa pour les femmes. L’être humain est fait pour imiter ; tout mâle a enregistré au cours de sa vie des milliers de gestes, d’expressions verbales, d’attitudes et des actes féminins qui aspirent à s’exprimer mais restent enterrés au nom de la virilité. C’est là une perte tragique. S’il est un apport marquant entre tous de nos dé-centres, c’est peut-être de créer un milieu qui invite tous les rôles à s’exprimer ; qui invite à la bisexualité. On pourrait même dire à une sexualité complète, si l’honnêteté figurait au nombre de nos vertus.

    J’ai donc été femme à des centaines d’occasions, et je recommande à tout Américain bien portant ayant du sang dans les veines d’en faire autant. »

    Répondre
  2. Janus écrit :

    10 avril 2008 à 7 h 02 min

    Oui, c’est précisément ce que je soutenais… M. Valmont évoque le fait
    que les soumises, en réponse aux exigences des dominants, doivent
    souvent jouer des rôles qu’on définit pour elles – servante, captive,
    victime, chauffeur, pute et quoi encore, qui vont jouer sur des facettes
    différentes de leur érotisme (et du nôtre). Mais nous, dominants, nous
    ne sommes pas faits d’un seul bloc. En tant que dominant, je suis
    exigeant, mais responsable, à l’écoute, aimant; le jeu de rôle tel que
    je l’entends revient à me donner le droit d’être *autrement* en me
    faisant bourreau, geôlier, agresseur, etc.

    Ainsi, les possibilités sont décuplées du fait qu’en plus de mettre
    de l’avant telle ou telle facette de ma partenaire, je me permets de
    faire la même chose avec moi-même; ainsi, ça n’est plus la victime et
    son Monsieur, mais un agresseur; ça n’est plus la captive et son
    Monsieur, mais un geôlier qui la tourmente… M. Valmont a correctement
    compris qu’il s’agissait moins d’une question de fringues que plutôt
    endosser un “masque de personnalité” qui repousse temporairement à
    l’arrière-scène l’homme-dominant-en relation avant de braquer les
    projecteurs sur une facette de soi qui rejoint un rôle, un archétype, et
    qui est d’autant plus vécue que l’archétype fournit un modèle qui
    facilite le fait de s’y projeter!

    Répondre
  3. Madame Sorcha écrit :

    11 avril 2008 à 8 h 06 min

    Je vous rejoins totalement, Messieurs…Je ne joue pas la Domina. Je
    SUIS une femme dominante. Je ne deviens pas Madame Sorcha parce que
    j’enfile un catsuit de vinyle, mais parce que c’est mon esprit qui m’y
    entraîne, et peu importe la tenue, le lieu, l’heure. Mes soumis me
    baisent la main, pas uniquement lorsque je leur ai donné rendez-vous.
    Mais partout où ils me rencontrent. Car je n’ai pas besoin de me balader
    avec un flogger ou un gode-ceinture pour qu’ils voient en moi “Madame
    Sorcha”. Madame Sorcha qui peut punir, exiger, consoler, prendre soin,
    déstabiliser. Etre habitée par cette facette de ma personnalité, c’est
    la vivre, totalement. Et même dans les moments qui l’occultent par
    nécessité, cette facette n’est jamais loin.

    Sans doute est-ce là aussi la différence entre ceux qui envisagent
    le bdsm comme une façon d’aimer,de vibrer, de se sentir en phase avec
    eux-mêmes et les autres(c’est du moins mon cas, et je ne veux pas
    généraliser…) et ceux qui “jouent”, une heure, une soirée, pour pimenter
    cette Saint Valentin si banale. Mais qui, et c’est bien leur droit, du
    monde fascinant de la domination/soumission n’en approchent que le bord.

    Ce qui est fascinant…c’est la complexité de nos émotions, et leurs multiples possibilités.

    “En tant que dominant, je suis exigeant, mais responsable, à
    l’écoute, aimant; le jeu de rôle tel que je l’entends revient à me
    donner le droit d’être *autrement* en me faisant bourreau, geôlier,
    agresseur, etc.” Vous m’ôtez les mots de la bouche/du clavier…

    Répondre
    • Monsieur Valmont écrit :

      5 mai 2008 à 19 h 43 min

      Bienvenue parmi nous, Madame Sorcha.

      J’ai envie de vous demander si les soumis qui croisent votre chemin
      vous baisent la main parce qu’ils sentent chez la femme que vous êtes
      une force particulière ou si c’est une forme de “dévotion naturelle” qui
      est à l’oeuvre, un peu comme le feraient des femmes soumises avec un
      mâle dit alpha.

      Répondre

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