La censure ayant frappé Fetlife il y a quelque temps, il n’est plus possible, sauf erreur, de lire le programme complet de l’entraînement de la pute , tel qu’on pouvait le lire jadis dans la page d’entrée du groupe Slut training.
C’est dommage tout de même, la censure idiote. On y trouvait de belles perles dans ce programme.
Bon, beaucoup de gens utilisent le mot « pute » dans leurs interactions intimes, lui accolant de multiples significations. Mais dans ce cas-ci, c’est assez clair : ce ne sont pas des jeux destinés à toutes les personnes se disant soumises…
Disons que du fantasme à la réalité, il y a une marge, Lison.
Le fantasme de la pute
N… avait le fantasme d’être la pute de Monsieur, me disait-elle. Même qu’elle insistait. « Ah oui, mademoiselle? Eh bien, décrivez-mouah donc dans les détails ce que signifie pour vous être la pute de votre Maître. »
Je reçus quelque temps plus tard la missive qui suit : le récit de son fantasme.
Voici donc mon texte…
Bonjour Maître,
Voici donc mon texte à propos de la pute…. peut-être pas tout à fait ce que vous espériez, mais au moins, il a la qualité d’être très honnête.
La première chose qui vient à l’esprit quand on pense à une pute, c’est bien entendu la femme qui a des rapports sexuels avec n’importe quel homme contre rémunération en argent sonnant. Le prix varie selon le type de faveurs accordées et la durée des interactions.
Dans le fantasme de Monsieur…
Dans le fantasme de la pute de Monsieur, selon Monsieur, la femelle doit accorder des faveurs sexuelles aux hommes qu’il choisit lui-même. Bien entendu, il n’y a pas de rémunération monétaire et le type de faveur est à la discrétion de l’homme à qui elle est prêtée. Monsieur peut être présent ou absent. Les faveurs pourront aller de la simple fellation jusqu’à la relation sexuelle complète. Le plaisir de ses messieurs est au centre de leurs préoccupations et non le plaisir de la femelle. Son avis n’a pas d’importance. Sa seule rémunération est le plaisir de son Maître et ses amis.
Dans le fantasme de N…
Dans le fantasme de N… comme pute (tout court), la femelle accorde des faveurs sexuelles à plusieurs mâles à la fois. Les hommes sont tous dominants et incroyablement beaux et attirants. Les faveurs sexuelles accordés sont contrôlées par elle ou par un homme de confiance (Maître). Sauf que c’est beaucoup plus pour son plaisir à elle que pour leur plaisir à eux. Il y a peut-être ici un peu de la Domina en moi. La rémunération est le plaisir qu’elle retire. Je décris à la fin de ce texte ce que j’entends par « pute de Monsieur » dans mes fantasmes.
Je crois que la différence entre le fantasme de Monsieur et le mien est que lui désire être le « pimp » et moi je désire être la pute qui n’a pas de pimp et qui décide elle-même quel(s) client(s) elle prendra et fait elle-même les négociations. S’il y a pimp, celui-ci doit être présent et participer sinon, l’expérience est reçu par moi comme un manque d’amour et un désintéressement des sentiments que j’ai pour lui.
Je sais que mes sentiments ne sont pas au centre de ma soumission, mais ils sont là néanmoins. Je ne peux les ignorer. La soumise et la femme ne font qu’un. Quand Monsieur me demande d’aller me donner à un autre homme, la femme amoureuse en moi est blessée, percevant cette demande comme un reniement de ses sentiments. Elle sait que Monsieur ne le voit pas comme ça, mais plutôt comme un beau cadeau offert à ses amis. Elle devrait en être flattée, la femelle.
Sauf que…
Sauf qu’elle est incapable de le ressentir comme tel dans ses tripes. Son désir à elle, son plaisir, ses avis sont ignorés et ce, par l’homme qu’elle aime de surcroît. Elle ne peut faire autrement que de se sentir blessée. Il ne faut pas oublier que cette femelle, à venir jusqu’à à peine 4 ans, était 100 % vanille et 100 % exclusive en amour comme en relations sexuelles. Son esprit, ses émotions, ses sentiments, ses schémas amoureux sont encore très vanilles. Ses pulsions sexuelles, elles, sont pourtant celles d’une soumise, mais ne peuvent aller à l’encontre de son cœur.
Sinon, elle en ressort tout croche et elle ne se respecte plus. À la limite, elle ne pourra plus se regarder dans le miroir sans en éprouver du dégoût pour ce qu’elle est devenue. Je crois que Monsieur sera d’accord pour dire qu’aucun homme ne mérite que l’on perde l’estime de soi, peut importe à quel point on l’aime. Je sais que ce n’est pas le but recherché par Monsieur. C’est ce qui me console.
En d’autres mots
En d’autres mots, pour elle, se donner à un homme qu’elle n’aime pas ou pour lequel elle n’a pas d’attirance physique est un peu comme se donner à une femme. Elle ne pourrait pas se donner à une femme en l’absence de Monsieur. L’acte n’aurait aucun sens pour elle puisqu’elle n’est pas attiré naturellement vers les femmes. Elle peut recevoir certains actes sexuels de la part d’une femme, mais en présence de Monsieur seulement et pour lui faire plaisir à lui.
C’est pourquoi je crois que N… n’est pas la meilleure candidate pour être la pute de Monsieur de la façon dont il l’entend. Elle n’a peut-être pas la fibre esclave finalement. Mais elle peut être autre chose pour Monsieur… pet, babygirl, toy…
Ce que j’entends par la pute de Monsieur…
L’image que j’ai choisie décrit bien ce que j’entends par la pute de Monsieur…
Me faire aguichante pour lui, me faire belle pour lui, porter des tenues légères et ostentatoires (mot à la mode ces jours-ci ;-)). La pute de Monsieur, selon moi toujours, lui accorde les faveurs sexuelles qu’il désire, autant que faire se peut. Son plaisir est au centre des préoccupations de la femelle. Son plaisir devient aussi son plaisir à elle. Elle essaie d’anticiper ses désires (sic) et s’applique à être à l’écoute du rythme de son corps pour découvrir ce qui lui procure le plus grand plaisir.
Cette pute, il la garde farouchement pour lui seul, car elle est précieuse. Il la protège et il la marque comme sa propriété. Il aime par contre l’exhiber devant d’autres hommes pour montrer sa fierté de posséder une si belle et dévouée femelle. Elle peut danser pour eux, se mettra à nu devant ses hommes qui ne pourront que contempler et désirer cette femelle obéissante et soumise. Cette pute donnera du plaisir à son Maître devant autrui, mais ils ne pourront pas la toucher ou alors très peu… une fessée peut-être.
Elle adore l’idée d’être la pute de Monsieur de cette façon. Qu’il la trouve si précieuse qu’il ne veuille justement pas la partager, mais faire l’envie de bien des hommes. 😉 Rien ne fait vibrer ma fibre soumise et femme plus que cette idée. Être votre possession, que vous en éprouviez une grande fierté et que vous soyez envié. Un peu d’exhibitionniste ici, oui, je l’avoue… et un tantinet de vanité. 🙂
J’espère que ce texte vous aidera un peu plus à comprendre la complexité de mes fantasmes et que la lecture en aura été intéressante ainsi qu’inspirante.
Bonne journée Monsieur,
Votre soumise toute dévouée, N…
Ce que la soumise croit que le Maître veut
Vous croyez qu’elle a réalisé son fantasme, la dominette de carnaval?
Ce que je trouve fascinant dans cette lettre, c’est que la soumise croit savoir ce que le Maître veut. Elle me prête des pensées, des envies, des manières de faire qui ne sont aucunement miennes.
Comme si elle voulait me les faire porter.
Bien entendu, je n’en porte rien. Bien entendu (bis), à sa décharge à la nana, elle n’est pas la première qui cherche à me faire porter ses pensées… >>:-)
Blague à part, je ne suis pas au service des désirs de la soumise.
Elle le sait très bien.
Elle sait aussi très bien que je ne suis pas dans le fantasme, je suis dans la réalité. Et la réalité du fantasme est moins évidente que dans les contes de fées pour adultes… y compris pour la personne dominante.
Linsoumise écrit :
« Blague à part, je ne suis pas au service des désirs de la soumise »
Cette phrase me semble tellement faire perdre le sens de la relations Ds…
Les deux sont au service des deux… car il n’y a pas de Dom sans soum et de soum sans dom…
Qui tient qui ? Le Dom croit qu’il tient la laisse?
Mais réfléchissons un peu…. et restons sérieux… le pouvoir sexuel est toujours à la femme … même si elle se soumet au Dom qu’elle a choisit et qu’elle est libre de quitter aussi…
La soumise doit être fantasme de son Dom, et satisfaire ses désirs et plaisirs mais celui ci doit aussi intégrer les fantasmes de sa soumise pour l’épanouir dans sa soumission et pas pour la négliger car elle n’est que la soumise…
Cela reflète un profil qui ne me dit rien qui vaille humainement parlant et cette soumise (« cette nana la ») a raison d’exprimer ses sentiments. Et ce type de Dom là est … à fuir selon moi.
Linsoumise de Parloire
Monsieur Valmont écrit :
Je disais : « Blague à part, je ne suis pas au service des désirs de la soumise. »
J’aurais pu préciser encore davantage ma pensée en disant : blague à part, je ne suis pas au service des désirs de la soumise. Je suis au service de ses besoins. Nuance.
Monsieur Valmont écrit :
Je soupçonne que vous me lisez peut-être un peu rapidement, pour émettre un jugement si lapidaire.
Vous qui prétendez au sérieux, linsoumise, « le pouvoir sexuel est toujours à la femme »? Vraiment?
Bon, sérieusement, entre ne pas donner à la soumise ce qu’elle s’attend à recevoir, comme elle le souhaite et le fantasme, et la négliger « parce qu’elle n’est que soumise », il y a ééééénormément d’espace, beaucoup d’espace. Exactement de la même façon qu’entre le fantasme et la réalité. Il y a une bonne marge.
M’enfin.
On ne peut partir que du désir de la soumise, pas l’inverse. Il semble que nous soyons d’accord sur ce point.
Par la suite, ça se gâte, il semble. Pourtant, c’est au Maître d’y amener son art, ses talents, sa folie, sa patience, et de le faire fleurir ce désir… Or il se pourrait alors que la résultante ne ressemble pas (plus) à ce qu’elle attendait, la nana, dans son fantasme codifié, contrôlé, absolu, où tout est si parfait, qui convient tant à sa représentation intérieure, à l’idée, figée, qu’elle s’était faite de son désir.
Combien de femmes (et d’hommes) vivent cette déception?
Les sentiments n’ont absolument rien à voir dans cette équation. Cette manie…
En un sens, oui, fort possiblement, il est préférable pour elle alors de fuir. Car il se pourrait qu’elle ne soit pas à sa place dans l’échange de pouvoir érotique. Non pas parce qu’elle ne fait pas les choses comme je les entends en tant que Maître, mais parce qu’elle risque de se faire du mal plus qu’autre chose, en prétendant ce qu’elle n’est pas.
L’expérience montre que le temps se charge de cette besogne, généralement. Ce « type de Dom là » n’y est pour rien.
Sagonne écrit :
Accepter de devenir la pute de son maître c est s abandonner a un homme dans une relation de confiance.C est la clé .La soumise ,la pute trouve son accomplissement dans une acceptation de l obéissance tout en sachant que le maître n ira pas trop loin.Il y a une alchimie dans un mélange de désir,d abandon, de soumission acceptée et de peur.