Dans le forum BDSM LeDojo (qui a malheureusement perdu plusieurs milliers de contributions il y a quelques mois), une soumise écrit :
« I’d like to think that the BDSM experience is a forever growing experience. Therefore, how do you keep your BDSM alive? (…) Yet, after you have tired all the whips and chains, role play and the entire kink that exists in between, where do you turn and how has your BDSM evolved?«
Je lui réponds :
« Étonnamment, une des meilleures façons de garder intacte la flamme BDSM est… d’en sortir du BDSM, d’aller voir ailleurs si on y est, de lire, de faire autre chose, de se ressourcer, de se garder en forme, d’explorer tous les registres de l’érotisme… de vivre, quoi.
« Quand on ne peut plus se passer de toute la quincaillerie BDSM pour entrer en relation avec notre amie-compagne-amante-femme et lui faire l’amour, quand le BDSM devient une forme d’obligation, il s’installe petit à petit une certaine lourdeur. Et quand ça devient lourd vient le temps de revoir ses positions, de réfléchir à nos besoins et nos désirs pour voir s’il n’y aurait pas lieu d’actualiser quelques pans de notre identité, de reprendre les dés pour les brasser à nouveau. Bref, de prendre un peu d’air !
« On revient ensuite au BDSM avec de l’énergie renouvelée, une ferveur, des envies de réaliser telle ou telle activité jamais réalisée auparavant (un beau karada, par exemple :- ), des idées inédites, des scénarios savoureux de diablerie.
« I guess those are simple yet meaningful ways to keep our BDSM desires alive and kickin :- )
« Il me vient d’autres idées de réponses mais je vais les laisser mûrir un peu. »
Avec le recul, j’ajouterais un élément qui me semble central à toute cette démarche : il y a des chances qu’on « revienne » au BDSM avec une connaissance plus fine de soi et de l’autre, avec une connaissance plus englobante, avec des degrés d’intimité plus élevés.
Cette patience toute en demi-teintes est largement récompensée.
véronique écrit :
J’ai décidée moi aussi de me retirer quelques temps; arrêter de ne penser que BDSM ! Depuis presque 6 mois bientôt et je vais arrêtée de me demander sans cesse si je retrouverai un dominant.
Je vais aller voir ailleurs, oublier ce premier dominant, cette première expérience et me concentrer sur ma vie de tout les jours.
Et il est vrai, que l’on apprend beaucoup plus sur nous-mêmes sans collier; je le réalise sauf que, je me tiens encore trop près du BDSM que ce soit par les bloggs, les histoires, livres, film, photos etc…
C’est décidé, je prends une bonne pause.
Merci pour cet article
Monsieur Valmont écrit :
Prendre une pause bdsm, c’est la capacité de prendre du recul face à ce que l’on est et à ce que l’on veut face à nos désirs d’échange de pouvoirs.
C’est la capacité de ne pas penser “que” bdsm, à ne pas constamment se sentir hanté par toutes ces images de latex et de fesses rouges et de…, à ne pas passer son temps à chercher des soumises (remplacer le terme par celui de votre choix), à ne pas se sentir dépérir comme une pierre qui coule au fond de l’océan parce que cette semaine, maudit que ça va mal, nous ne sommes pas sortis dans une soirée bdsm… ou encore que, maudit que ça va mal, depuis maintenant un, deux, trois, cent mois, je n’ai toujours pas trouvé de soumise (remplacer le terme par celui de votre choix).
Prendre une pause bdsm, c’est peut-être essentiellement prendre une pause de jeux tout court, ne serait-ce que pour voir comment se porte notre sexualité, voir si nous avons encore toutes nos dents. Voilà le sens de mon billet.
Cela ne nous empêche pas de lire et d’écrire sur le sujet, de nous renseigner, de discuter avec autrui. Peut-être que nous pouvons faire tout cela, sans devoir nécessairement se comporter en mode séduction.
Il est peut-être là le véritable piège.
véronique écrit :
En effet, vous le dites bien; arrêter surtout de me laisser hanter oui, par toutes ces images à caractère évocatif sans cesse de BDSM. Je m’imaginais, il n’y a pas encore si longtemps,que je ne serais plus capable d’avoir une sexualité épanouie sans ces jeux mais, je l’avait avant cette sexualité, alors pourquoi serait-elle disparue? Je me suis mis à penser à une comparaison; un couple qui, à raison d’une ou 2 fois par mois,irait au resto se payer un repas gastronomique;ils vont appréciér et déguster au plus haut point contrairement à ce qu’ils en feraient si c’était chaque semaine.
Lorsque cela devient routine, on ne l’apprécie plus autant. Moi, en tant que femme soumise, je croyais fermement que j’aurais besoin du BDSM presque 24/7 mais c’est tout faux! En demandant l’autre soir, une fessé à mon ancien Maître, que je n’ai pas eu, comme vous le savez, et bien cette nuit là, j’ai réfléchis et réaliser que, sans jeux depuis mai dernier, que oui, j’ai de la peine d,avoir perdu mon Monsieur mais au fond, ce n,est pas le dominant qui me manque autant que cet Homme en lui que j’aime…
Je voulais presqu’en trouver un autre tout de suite pour ravoir ces jeux mais, mon deuil n’est pas fait et surtout, je constate que je fonctionne très bien dans ma vie de tout les jours sans BDSM justement.
Mais, je me refusais à décrocher, je m’alimentais de toutes ces images. Là, avec cet article j’ai compris; il me faut cette pause mentalement.
liberté{+} écrit :
Bonjour à vous deux,
Que l’on soit en bdsm ou en relation vanille, il n’y a pas de différence dans la perception d’une relation harmonieuse.
Pour moi, le bdsm est l’expression d’une sexualité que certains diront “différente”. Le plaisir physique a plusieurs visages.
Les psychanlystes distinguent, d’après freud, trois formes de masochisme: l’une consiste dans la liaison de la douleur et de la volupté, une autre serait l’acceptation féminine de la dépendance érotique, la dernière reposerait sur un mécanisme d’autopunition.
J’opte pour la féminité et la docilité érotique, mais docilité
érotique est très équivoque. Il est vrai que le rôle sexuel de la femme est en grande partie passif. La femme peut transcender caresses, troubles, pénétration, vers son propre plaisir, elle cherche aussi l’union avec son amant, et se donner à lui, ce qui signifie un dépassement de soi.
Que l’on préfère vivre sa sexualité sous cette forme ou une autre suppose que nous recherchons notre épanouissement dans l’amour, la tendresse, la sensualité, à établir un rapport de réciprocité avec son partenaire. Les amants peuvent connaître chacun à sa manière une jouissance commune; le plaisir est éprouvé comme étant sien, tout en ayant sa source dans l’autre. Les mots recevoir et donner échangent leur sens.
Ce qui est nécessaire à une telle harmonie ce ne sont pas des raffinements techniques, mais plutôt, une réciproque générosité de corps et d’âmes.
Je ne comprends pas, pourquoi l’on devrait espacer des relations qui nous apportent autant, peu importe qu’elles soient vécues de façon constamment vanille, ou constamment BDSM.
Que ce soit sur une base journalière, hebdomadaire ou mensuelle, l’important c’est la qualité de la relation et non la fréquence des rapports sexuels.
Après une rupture,( encore une fois qu’elle soit BDSM ou vanille) nous avons tous besoin d’un temps d’arrêt pour mieux se définir, redécouvrir ce que nous désirons, établir nos priorités, réapprendre à vivre sans l’autre. Nous avons besoin de faire le deuil de nos rêves, de nos espoirs qui accompagnaient notre relation.
C’est prendre le temps de se ressourcer pour mieux aimer.
véronique écrit :
Merci à toi, liberté ! Cette phrase: “C’est prendre le temps de se ressourcer pour mieux aimer”, exprime bien l’englobement total de cette article. Ma sexualité à moi, comportant le masochisme est, comme tu le décrit: la liaison de la douleur et de la volupté, ces 2 éléments font en sorte que je m’épanouie totalement dans ma sexualité.
Si je décide de faire pause, c’est dû à mon détachement,de ne plus porter ce collier que j’avais depuis l’an dernier.C’est aussi pour oublier ce premier Maître afin de pouvoir bien continuer sans lui. Tant et aussi longtemps que je l’aurai en moi, je serai fermée à d’autres nouveaux horizons.
De plus, je crois que parce que ce fut aussi, une première incursion dans le monde du BDSM, j’ai un peu plus de misère à gèrer ce manque d’encadrement dont j’avais.
C’est comme si on m’avait drogué durant 1 an et que d’un seul coup, on arrète tout! Mais à travers les échanges de ce site, j’apprends chaque jour, un ptit peu plus sur moi et je sais aussi, que je suis avant tout une soumise et la partie masochisme arrive ensuite, par contre,je désire les 2, bien évidemment.
Monsieur Valmont écrit :
Auriez-vous l’obligeance, chère blogueuse en herbe, de préciser ce que vous entendez par votre phrase “Que l’on soit en bdsm ou en relation vanille, il n’y a pas de différence dans la perception d’une relation harmonieuse”?
Êtes-vous en train de dire que la relation bdsm et la relation vanille ont en commun les mêmes paramètres de réussite ? Que les deux ont besoin des mêmes ingrédients ?