En déposant les bouquins des tout-petits au comptoir de retour à la bibliothèque municipale, une autre dame dépose les siens tout contre. Le titre m’accroche tout de suite : « Gardez-vous d’aimer un pervers. »
Comme dirait l’homme à tête de chou, j’ai d’abord un petit rire comme un hoquet.
« Pouvez-vous me le démagnétiser? Je vais l’emprunter, merci. »
Il n’est pas question de BDSM dans ce bouquin de psycho-pop. Enfin, supposément…
Quelques extraits
Si vous pensez au pervers pathologique, celui que la psychiatrie prend en charge et qui trouve son plaisir à faire souffrir les autres, vous vous direz qu’il ne faut tout de même pas voir ce genre de pervers partout! »
Ah non? Fiou!
Ce n’est pas de ce pervers-là dont il est question ici. Celui dont je parle n’est pas le Dr Lecter qui nous a fait frémir dans Le silence des agneaux.
Non, ici, c’est Bernard, Ludovic, Francis, Pierre, Philippe… Tiens, justement, ce Philippe que vous avez connu en vacances : le Pervertus Vulgaris, espèce courante qu’on peut rencontrer partout, mais vraiment partout. surtout là où l’on se trouve… Car peut-être, même si la chose est difficile à accepter, avez-vous une propension innée à mettre des pervers en travers de votre route et dans votre lit!
Moi qui ai vécu avec un pervers ordinaire, quasi inodore et insipide mais d’une habileté redoutable dès qu’il était question de démolir, de plonger dans le doute, d’humilier, de disqualifier, je déclarerais tout net à celui ou celle qui me demanderait de résumer nos années de vie commune :
Il m’a empoisonné la vie !
Au début avec mon consentement et ma collaboration.
Ensuite, avec mes réticences et mes récidives.
Jusqu’à ce que je prenne mes distances. »
Le festival des lieux communs
Plusieurs points abordés dans cet extrait me font penser à la façon dont des soumises décrivent leurs partenaires dominants rencontrés au fil du temps.
Des hommes et des femmes qui semblent croire que dominer, c’est rabaisser l’autre, le dénigrer. Des hommes et des femmes qui semblent croire que se soumettre, c’est se laisser rabaisser, dénigrer, prendre un rôle passif.
Je parle ici des personnes qui ont bien voulu me confier en privé leurs expériences… ou qui parfois me lancent des appels à l’aide sans les formuler clairement. Si clairement, je n’ai aucune envie de jouer au sauveur auprès des damsels in distress, j’avoue que je ne crois pas plus que donner des leçons soit la réponse.
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