Je m’attendais à une explosion. J’eus plutôt droit à une série de pétarades mouillées.
Ah, pour être mouillés, ils l’étaient, tous ces soubresauts, ces spasmes, ces contractions excédantes à force d’être inachevées. De cela, il ne faut point en douter. Mais d’explosion, de soulagement éjaculatoire, je n’en eus que le désir frustré.
Et pourtant, j’en fantasmais depuis des semaines – des mois, même! – de cette rencontre interdite. J’en fantasmais tellement que j’en étais venue parfois à avoir des hallucinations sensorielles, ma chair et mes cils auditifs reproduisant fidèlement les vibrations et les vrombissements qui me trituraient tant l’esprit, souvent, d’ailleurs, aux moments les plus inopportuns.
Mais, lorsque le rigide engin put enfin venir déposer ses baisers motorisés sur mes lèvres moites, mon corps refusa de lui accorder la plénitude de son laisser-aller, comme si cet abandon était désormais réservé au toucher de Monsieur, ou que ma chair avait décidé qu’un simple outil – aussi performant soit-il – n’était plus digne de provoquer son entière jouissance.
Je crois donc pouvoir déclarer, sans trop craindre une exagération excessive, que Monsieur est venu semer la bisbille entre moi et mon vibrateur, qui était pourtant mon fidèle complice depuis tant de lunes.
Il me faudra sans doute du temps et de la patience pour le réapprivoiser (le vibrateur, j’entends, car j’imagine qu’apprivoiser Monsieur nécessiterait une vie entière). But as they say, practice makes perfect and the type of practice I’m thinking of promises all kinds of delights.
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