Le lanceur de couteaux La cible Le couteau
La confiance se trouve au coeur des pratiques BDSM et de la relation de pouvoir. Elle en constitue l’un des principaux ingrédients. Sans cet ingrédient, il devient bien difficile de faire quoi que ce soit.
C’est pour cette raison que j’aime appeler les pratiques BDSM des jeux de confiance extrêmes. Cette expression rend bien compte de la dynamique en cause lorsqu’une personne se soumet sexuellement à une autre personne.
« En échange de ton corps, ton esprit et ta confiance en mes connaissances, mes compétences et mes soins, je t’offre le respect de ton intégrité et l’assurance que tout ça ne finira pas à l’urgence… »
Voilà ce que pourrait lancer, en quelque sorte, la personne dominante à la personne soumise.
Table des matières de cet article
Qu’est-ce que la confiance
Qu’est-ce que la confiance? « la confiance renvoie à une attitude générale où une personne détermine son comportement sur la base d’un sentiment plus que sur un raisonnement ou une recherche totale de preuves. »
Ou encore ceci : « État psychologique se caractérisant par l’intention d’accepter la vulnérabilité, sur la base de croyances optimistes sur les intentions (ou le comportement) d’autrui. »
Tout le noeud de la question est là.
La vulnérabilité
Dans une relation de pouvoir, la confiance induit une vulnérabilité importante. Vulnérabilité? Qui est à découvert, en pleine lumière, exposé à une douleur physique ou psychologique, sans protection. Qui peut être attaqué, atteint facilement.
Dans une scène de jeux BDSM, les partenaires impliqués offrent leur confiance les uns aux autres.
La personne qui se soumet se retrouve, bien entendu, dans un grand état de vulnérabilité si, par exemple, tous ses membres sont restreints par la corde ou qu’elle est privée de la vue. La personne qui domine peut devenir soudainement bien vulnérable, si la personne soumise pète un plomb et contacte les forces de l’ordre…
Il existe un risque bi-directionnel bien réel d’écorcher au passage la vulnérabilité offerte. Que ce soit par des mots, des gestes ou selon des contextes spécifiques imposés par l’un ou l’autre, voire par des tiers. Exemples : amis, connaissances, autres partenaires de jeux.
Les jeux psychologiques peuvent également abîmer la confiance établie entre les partenaires. Ces jeux indésirables ne sont pas l’apanage d’un statut, d’un sexe, d’un genre ou d’une orientation. Des comportements passifs-agressifs et pervers narcissiques se retrouvent tant chez les personnes soumises que dominantes. Y compris dans le petit train-train quotidien. Ces jeux ne se jouent pas que sur les grandes scènes.
Et personne n’est épargné.
D’autres définitions de la confiance
Je vous lance ici d’autres définitions en français autour de la notion de confiance. On y trouve des nuances appréciables.
Croyance spontanée ou acquise en la valeur morale, affective, professionnelle… d’une autre personne, qui fait que l’on est incapable d’imaginer de sa part tromperie, trahison ou incompétence.
CNRTL
Sentiment ferme de pouvoir s’en remettre au comportement ou au jugement de quelqu’un ou de soi-même.
Grand Dictionnaire terminologique
État psychologique se caractérisant par l’intention d’accepter la vulnérabilité sur la base de croyances optimistes sur les intentions (ou le comportement) d’autrui ». La confiance renvoie à l’idée que l’on peut se fier à quelqu’un ou à quelque chose. Dans l’étymologie latine, le verbe confier (du latin confidere : cum, « avec » et fidere « fier ») signifie qu’on remet quelque chose de précieux à quelqu’un, en se fiant à lui et en s’abandonnant ainsi à sa bienveillance et à sa bonne foi. Cette origine souligne les liens étroits qui existent entre la confiance, la foi, la fidélité, la confidence, le crédit et la croyance.
Wikipédia
L’article Trust (en anglais) vaut aussi le détour.
La confiance en soi, envers l’autre
La confiance peut concerner la confiance en soi ou celle envers les autres. Ou encore celle envers la tournure que prendront les événements (optimisme).
« Avoir confiance en soi, cela veut dire, en matière de sexualité, avoir confiance dans son corps, dans l’image qu’il renvoie, dans sa capacité à donner et à recevoir du plaisir. S’il n’est nul besoin d’avoir un corps parfait pour s’aimer, ne pas aimer son corps crée un conflit interne qui, au fil du temps, peut gripper la fragile mécanique du désir et du plaisir. »
La confiance sexuelle, ça s’apprend, dit le druide.
« Il ne suffit pas d’être en paix avec son corps pour avoir sexuellement confiance en soi, encore faut-il être en paix avec son esprit. C’est-à-dire avoir compris, et accepté, que la sexualité n’est pas une science exacte mais une science humaine. Et que, à ce titre, l’imagination, la sensibilité et la curiosité sont ses principaux atouts.
« On oublie trop souvent que la sexualité s’invente et se réinvente à deux, sans programme préétabli. C’est une création commune, faite de jeu, d’expérimentations, de complicité, d’émotions, rappelle Mireille Bonierbale. Or, plus on cherche à être performant, moins on est à l’écoute de ses envies et disponible à l’autre. »
Confiance ou intox?
Autre regard, celui du chroniqueur d’athlétisme… Autant dire, un rappel.
« La confiance est une force extraordinaire quand elle est lucide, acquise par le travail. Mais quand elle est fabriquée, suggérée, ce n’est plus de la confiance, c’est de l’intox. On se raconte des histoires et quand il n’est plus possible de les croire, on s’en raconte d’autres. »
Ah, et puis, il y a cet autre petit bijou dans la même veine : la petite flamme.

Images tirées du film La fille sur le pont, de Patrice Leconte (1999), avec Daniel Auteuil et Vanessa Paradis.
La Confiance en soi, un si Grand mot, ont devrait diviser par catégorie cette question. Première chose on parle ici d’une femme soumise. Que lui impose en premier la société, qui finalement porte le mot “Confiance en soi…..” Elle doit avoir confiance en ces capacités de mère. Elle doit avoir confiance en son succès professionnel, si celui-ci s’ajoute à ses responsabilités. Elle doit avoir confiance en son rôle d’épouse. Elle doit avoir confiance en cette femme en elle (sexualité). Elle doit avoir confiance envers son physique. Elle doit avoir confiance en sa capacité de communication. Ceci est fort probablement un résumé exhaustif. Je suis portée à pencher du côté de Monsieur Valmont, mais seulement dans un cas du “mal de la confiance” extrême. Au moment ou la soumise transforme son Maître en sauveur, plutôt qu’en complément l’un de l’autre.