Dans la foulée du délire médiatique identitaire en sol québécois il y a quelques mois… et qui est sur le point de redémarrer sous peu…
« Les Canadiens préfèrent avoir un musulman comme voisin… qu’un homosexuel. Mais les Canadiens ne sont pas les plus intolérants des Occidentaux, ils sont même plus tolérants que la grande majorité des répondants sondés par les chercheurs dans le cadre d’une recherche menée dans une vingtaine de pays. »
Sommes au-nous au Canada plus tolérants que la moyenne des grizzlis?
Je me demande si le fait d’avoir des adeptes du BDSM comme voisins serait plus accepté (on peut toujours rêver). Déjà qu’entre « voisins BDSM »…
Le respect des différences est tout ce qu’il y a de plus difficile à obtenir…
Voir la vie en rose
Parlant de respect des différences, d’islam et de BDSM, je lisais il y a quelque temps des choses qui me laissent pantois. Dans une salle de clavardage BDSM que je ne nommerai pas par charité chrétienne, j’apprends que les femmes voilées sont des « soumises » et que cette soumission est inacceptable.
Venant de femmes se disant « soumises » dans les canaux de discussion BDSM, une telle affirmation a l’heur de me faire sourire vivement.
Ce qui m’intéresse ici, ce n’est pas le propos politique, ni la légitime préoccupation identitaire, mais ce que je considère être un manque fréquent de perspective et de recul face à nos propres discours et pratiques en tant qu’adeptes des pratiques BDSM.
Soumission acceptable, inacceptable
Ainsi donc : « Les femmes voilées sont des soumises et cette soumission est inacceptable, » disent des femmes qui s’adonnent à la soumission érotique ou à l’échange de pouvoir érotique tout court.
Ces mêmes femmes qui critiquent les femmes musulmanes connaissent pourtant très bien l’opprobre ou les désaccords que peuvent entraîner leurs « choix » à elles en termes de sexualité et de vie de la part de leurs amis, de leur famille, quand ce n’est pas de leur conjoint effrayé par les fantasmes exprimés par sa douce qu’il ne reconnaît plus derrière la maman si dévouée quand elle fait des biscuits pour la ribambelle.
Quelle est donc la différence entre la femme soumise telle que vue et perçue dans une salle consacrée au BDSM et la femme soumise voilée d’obédience musulmane? « La femme voilée n’a pas le choix. Au moins, ici on a le choix. »
Le choix. Ah oui? Si, par exemple, cette femme musulmane voulait le porter ce voile parce c’est son choix de le porter, quel est le problème? En vertu de quoi peut-on lui refuser de le porter ce voile?
Si on parlait de tes choix à toi, la « femme occidentale libérée »? Il y a des gens autour de toi qui ne sont pas d’accord avec tes choix de sexualité et de vie BDSM (amis, famille, conjoint, quand ce ne sont pas tes enfants…). Ce n’est pas à toi que je vais apprendre ça, hein? Est-ce qu’on va voter une loi ou écrire des « normes de vie » pour régimenter tes pratiques sexuelles, voire ta vie?
Ou le respect des différences, c’est juste pour les autres?
Tu le connais pourtant cet ostracisme à ton égard, cet étiquetage très tôt dans ta vie, à savoir si tu seras une maman, une vierge ou une putain, lequel t’engluera dans tes désirs et tes décisions tout au long de ta vie.
Bref, avant de juger la liberté de conscience des femmes portant un voile, you should know better, woman.
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