
J’étais à la Grande Bibliothèque du Québec, il y a quelque temps. Je cherchais L’érotisme, le fameux ouvrage de Georges Bataille que je souhaite souhaitais lire depuis un long bon moment. C’est l’entière faute de de ce coquin de Scarpetta qui le cite abondamment dans son opus Variations sur l’érotisme.
Le bouquin de Bataille m’est tombé des mains plusieurs fois, j’ai fini par le larguer. Allez, bouge de là!
Dans le sillon, je suis néanmoins tombé sur la petite plaquette d’un autre auteur également cité par le bonhomme Scarpetta.
Son titre a immédiatement attiré mon attention dans la foule bibliophile : La mémoire du désir. Du traumatisme au fantasme. Son auteur, Michel Dorais, professeur et chercheur à l’Université Laval, y livre une passionnante archéologie du désir. La beauté, c’est qu’il ne s’enfarge pas dans le langage abscons repoussoir fréquemment utilisé par les analystes.
Revivre certaines dynamiques
Je retiens, entre autres, ceci :
« Les frustrations émotives et les traumatismes affectifs de l’enfance, de l’adolescence et même de l’âge adulte non seulement laissent en nous des traces indélébiles, mais encore nous amènent à revivre certaines dynamiques dans nos rapports érotiques.
« Pourquoi en serait-il ainsi?
« Parce que les expériences les plus signifiantes de notre vie, parmi lesquelles les traumatismes et les frustrations, marquent notre psychisme, fût-ce à notre corps défendant.
« Parce que, en renouvelant d’une manière ou d’une autre les mêmes scénarios de vie, nous cherchons plus ou moins consciemment à les exorciser ou à les réécrire de façon différente.
« Parce que, en nous liant avec des partenaires semblables à ceux ou celles qui nous ont fait souffrir (que cette ressemblance soit d’ordre physique, psychologique ou symbolique), nous revivons des situations mettant de nouveau en jeu sécurité affective, gratification physique et estime de soi, en espérant cette fois-ci en sortir gagnants. »
Je crois bien que je vais y revenir.

Si vous saviez comme tout cela me « parle »…
J’aimerais rajouter ceci, je ne sais, si je serai claire. Je crois que les frustrations émotives ou traumatismes affectifs ont les enfouis, ont les sublime. Il y a peu ou pas d’espace pour ce genre de vie chez les individus généralement. À cause de la notion de bien ou de mal, à cause du jugement bref… qui dit absence d’espace, ne doit pas nécessairement signifier absence de vie bien au contraire. On a beau refouler depuis l’enfance, les émotions cherchent le chemin de l’expression, de la sortie. Les émotions doivent exulter. Je crois que l’on va vers des gens par survie dans le but qu’ils nous exhument le ventre, qu’ils extirpent le terreau fertile de là. C’est par survie que l’on va vers quelque chose que l’on connait, car vivre c’est tenter aussi le péril. Il y aurait beaucoup à dire sur cela. Quand on change de chemin habituel, c’est qu’il y a un travail de cheminement derrière, le travail d’une vie.