Toujours chez Toni Bentley dans La Reddition, une confession érotique, la version française de The Surrender, An Erotic Memoir.
«Encore un peu de mécanique : le sphincter anal interne n’est pas contrôlé par le conscient. Il obéit au cerveau des boyaux, un système neurovégétatif et, de nature réflexe, s’ouvre à la demande.
«Le sphincter externe, lui, frère du sphincter interne, est relié au cerveau conscient, obéit à la régulation consciente – témoin la capacité de se fermer et de se retenir, en cas de besoin, en cas de colère, de peur ou de stress.
«Un sphincter interne inconscient, un sphincter externe conscient, séparés seulement de quelques centimètres. En quel autre endroit l’inconscient et le conscient sont-ils si intimement reliés, si aisément régulés, si facilement sondés?
«C’est un terrain de jeux psychologique, doté du potentiel le plus fascinant qui soit. Conviez un cul sur le divan et le coeur est mis à nu.
«Mais le sphincter externe n’a pas commencé avec la conscience. Pendant les deux premières années de vie, il était inconscient, réagissait conjointement avec son frère interne et se relâchait à la demande – d’où les couches. À la naissance, le cerveau et la moelle épinière ne sont pas encore assez développés pour exercer un contrôle conscient.
«Et puis vient l’apprentissage de la propreté. Quand le cerveau est suffisamment perfectionné, et que les encouragements (ou les cris) des parents sont assez convaincants, le petit de dix-huit mois prend conscience de son sphincter anal externe et apprend à le resserrer, à le contrôler, et à ne pas laisser le caca jaillir à chaque besoin pressant. La honte est née.
«Tout cela pour dire que, quand je me suis fait sodomiser, j’ai appris à jouer avec – et même à renverser – cette prise de conscience, lointaine et probablement traumatisante, qui conduit à serrer les fesses, à ne pas lâcher et à ne le montrer à personne.
«Après tout, Freud a émis l’hypothèse que le premier cadeau qu’on faisait à ses parents, c’était son caca – la première production créative de l’individu.
«C’est seulement maintenant – quatre-vingt-dix-sept enculades après – que l’immensité de la force qui siège dans cette région m’apparaît.
«C’est une thérapie à la fois physique et émotionnelle au niveau le plus profond : revenir aux sources et apprendre littéralement à avoir assez confiance en soi pour ouvrir la porte défendue et pénétrer dans la zone interdite.»
Images : http://www.google.ca/images?q=sexe+anal et tirés-à-part de la belle série de Ken Marcus, (kenmarcus.com)
C’est surprenant et intéressant, cette analyse de la proximité conscient-inconscient. Je retiens cet endroit.
Oui, j’y vois les fondements d’un petit programme adapté pour soumise consentante… et surtout prête à vivre des émotions fortes.
N’oublions pas que ce n’est pas seulement le conscient et l’inconscient qui se trouvent à proximité dans cet espace trop souvent innommable. Si votre petit programme prévoit l’exploration et l’exploitation de la si mince frontière qui sépare le siège de la vie de la « zone interdite », je vous prédis de très forts émois, autant pour vous que pour la soumise qui aura la chance de consentir à vos… investigations.