À plusieurs moments, la femme ayant des fantasmes de soumission se pose beaucoup de questions. C’est l’occasion pour elle d’identifier ses besoins et ses désirs.
Par le fait même, elle devient très vulnérable.
À qui parler? À qui se confier? Avec qui échanger?
Je veux dire…
À qui parler… sans se sentir jugée, dévalorisée, manipulée, rejetée?
À qui se confier… sans le sentiment de devoir quelque chose en retour?
Avec qui échanger… sans être obligée de se mettre à poil pour service rendu?
Pour la faire grandir cette plante fragile, il faut lui apporter les soins appropriés : la communication est l’eau, la confiance est le soleil, et le respect en est l’engrais.
Mais tout ça, c’est plus facile à dire qu’à faire.
mademoiselle leyla écrit :
Il y a aussi la solitude de la soumise qui a identifié ses besoins et ses désirs et qui a même trouvé celui avec qui elle peut espérer de les combler et de les explorer.
Mais, ce n’est pas parce qu’elle a trouvé qu’elle cesse de se poser des questions. Beaucoup de questions. Et alors, à qui parler? À qui se confier? Avec qui échanger? Sans se sentir jugée, dévalorisée, manipulée, rejetée? Surtout si sa relation, elle ne peut la vivre au grand jour. Ou que celles vers qui elle se tournerait en temps normal – ses amies les plus proches – ne sont pas en mesure de l’entendre, de la comprendre, de la conseiller. Pas par mauvaise volonté, mais tout simplement parce que sa réalité est à mille lieues des leurs et qu’elle aura beau leur expliquer, et qu’elles auront beau garder l’esprit ouvert grand comme un paquebot, elles ne pourront jamais vraiment l’y rejoindre.
C’est une des difficultés des relations mi-clandestines qu’on cache derrière des écrans de fumée, dont on élime les contours pour leur donner des airs de respectabilité. Lorsque personne ne sait ce que tu vis réellement, la solitude peut devenir étouffante.
Et si la soumise a de la chance et a su bien choisir, elle pourra discuter de nombre de ses questions avec son Dominant. Mais il en restera toujours dont on ne peut parler qu’à une copine ou à une mère, une sœur, une tante. Et lorsque le mensonge et les faux-fuyants ont remplacé les confidences que l’on fait en chuchotant, les yeux pétillants et le cœur battant la chamade, lorsqu’on se détourne des curiosités bienveillantes plutôt que d’y répondre avec beaucoup trop de détails, alors on s’enfonce un peu plus dans une solitude dont on a parfois du mal à voir la fin.
C’est cela aussi, la solitude des personnes soumises.
Ali écrit :
Foutue solitude de femmes incomprises ou taiseuse par nécessité.