Dans un blogue aujourd’hui disparu que j’aimais bien, obediences.blogspot.com, Florent écrivait :
– « En général, les relations D/s sont régies par un code tacite qui pourrait se résumer brutalement ainsi : Le Maître fixe le « cadre » et la soumise doit s’y soumettre, faute de quoi elle est punie. »
L’observation de Florent rejoint ma propre expérience. Quoi ? Le Maître tient une boite de cadres BDSM dans ses poches et applique l’un de ceux-là, selon sa fantaisie, à la première soumise qui se pointe ?
Le Maître fixe le « cadre »… quel cadre? Il existe un cadre unique pour toutes les soumises? Vous rêvez mon ami.
Ah vous voulez dire un contrat BDSM peut-être ? Tous les contrats BDSM sont pareils ? Le Maître se promène avec un contrat dans ses poches au cas où une soumise se pointe… « allez, au pied salope… voilà notre contrat… c’est à ça que je veux que notre relation Dominant-soumise ressemble… Et je ne tolère pas les questions, garce ! »
Une structure organique conjointe
Je veux bien croire que la soumise est la toile et le maitre le… pinceau, mais cadre ou contrat, cette structure ne s’élabore-t-elle pas conjointement ?
N’y a-t-il pas tableau au contact de l’un et de l’autre ?
Avec les matériaux de l’un et de l’autre ?
Et non, suivant un « idéal » déjà tout fantasmé, construit, fixé à l’avance ?
Sinon, ce n’est pas comme si le metteur en scène arrivait à la première répétition avec sa mise en scène déjà toute faite ? On imagine la tête des acteurs.
Après tout, l’échange de pouvoirs érotique devrait englober à la fois les besoins et désirs de la personne dominante et les besoins et désirs de la personne soumise.
Partir d’elle
J’irais plus loin : il me semble sage de partir d’elle pour monter vers lui, et non l’inverse.
Après tout, la relation d’échange de pouvoir commence avec le pouvoir que la personne soumise veut bien donner à la personne dominante. Le voilà le socle, la structure de base. Le noyau.
Un cadre fluide
Qu’est-ce qui me faire dire ça?
De un, donner tous les pouvoirs n’est évidemment pas quelque chose qui se fait d’un simple claquement de doigts.
De deux, pour appliquer le cadre de soumission qui convient à une soumise X, encore faut-il alors bien la connaître cette soumise. Lui tailler le « programme d’apprentissage » qui lui fera à elle à cet instant précis.
Quand on sait aussi qu’un tel cadre peut convenir à un moment Y de la vie de cette soumise, mais pas à un moment Z. Et quand on sait combien de temps ça prend pour connaître quelqu’un…
Est-ce que ce cadre est vraiment fait d’une structure rigide ?
J’aurais envie d’écrire que ce cadre est fluide, volatile. Comme une montre molle.
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