« Pour être, le désir a besoin du temps. »
Lu dans Le désir de Pierre Rey chez Plon (l’éditeur).
Et encore :
« Pour que s’opère la jonction du désir et du temps – plus improbable encore que l’arrimage en plein ciel de deux corps en chute libre – il y faut ce nécessaire et permanent miracle, le timing.
Si le mot me vient en anglais, c’est que je ne sais dans ma propre langue, lui restituer toute la plénitude de son sens. Synchrone, en temps voulu, propice? Scansion? Tempo – mais tempo est italien. Concordance ? Moment?
Timing, très exactement.
Quelque chose entre l’instant d’avant et l’instant d’après, l’instant d’incandescence, au lieu rigoureux où se produit la mise en acte du désir et du temps.
Hors de ce point parfait, le point d’avènement des choses, rien ne se passe, rien ne s’enflamme, rien ne naît.
Encore faut-il pour la mise à feu du système, qu’un détonateur commun lui en fournisse l’étincelle : c’est le langage. À la différence du reste de la création, l’être humain est un être parlant.
Donc, il parle. Pour dire quoi? Son désir.
Car on ne parle que pour dire qu’on désire.
Et le désir n’existe que pour être dit.
Même s’il est impossible à dire. »
Le désir impossible à dire ? Vraiment ?… :- )
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