Voici ce que je répondis à son annonce :
Laisser le hasard bien faire les choses… je la prendrais… au mot.
Je donnerais suite à sa curiosité en répondant à chacun des points de fuite de sa fiche, fixant un à un les repères comme les noeuds d’un shibari magnifique et inspirant.
Si le hasard était vraiment bon, j’irais même plus loin : fixer une date, un moment, un lieu, quelques paramètres fort simples. Et s’y rendre. Et…
Et sans s’être jamais vus, ni parlés au préalable, une improvisation mixte… dans un silence qui n’en est pas un, privés de la vue… sans texte… humer une présence soudaine… des mains qui dansent dans l’éther.. ce désir de toucher.. et tout à coup, quelque chose.. c’est un tissu délicat.. son épaule… l’entendre soupirer.. et ce parfum de femme qui vous aiguille dans l’obscurité… ce désir de se rapprocher.. s’adonner aux jeux de nez, trrès lentement…à la fois tango et ballet, escrime et danse de la pluie fine… faire gronder son désir en esquivant sa bouche sur la mienne… joue contre joue.. comme des cercles concentriques… question de faire sortir les petites fureurs animales..
Après, ce sont les jeux de mains.. la peau… qui s’y met.. le duo nez-bouche s’offre un gang-bang au ylang-ylang, avec vingt doigts curieux..longilignes… patients.. soyeux…
Puis viennent les jeux de jambe en apesanteur.. la communion des corps et des âmes prend une nouvelle tournure…
Et tout ça, c’est sans parler des jeux de mots pour liquéfier la sauce.. Les jeux de voix. Les multiples voies. Et tout ça sans voir!
Le hasard le veut-il ? Osera-t-elle ?
Deux heures plus tard, je reçus une réponse inspirée et inspirante de sa part :
Pour surprendre, tu surprends, c’est sûr !
J’en suis toute retournée, j’te dis pas de quel côté…
Ta fuite est plus grande que mes points noueux.
Tu fuis dans les mots, dans les prés, comment te suivre ou peut être pire, te retrouver !
Aidez-moi, mon Dieu !
Mon Dieu tenait en son bec un fromage, se demandant si j’oserais.
Mais comment pourrais-je résister à un tel babillage ?
Te lire est un réel plaisir et pas juste pour les yeux.
Le récit Pulsions : 1 – 2 – 3 – 4 – 5 – 6
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