C’est bien difficile de dire à une soumise avec laquelle on chemine depuis plusieurs mois un an que ça suffit. Qu’il faut lui remettre les clefs de sa soumission, tous les pouvoirs qu’elle a consenti à ce jour de nous offrir, non un à un, mais d’une seule traite. Ce qui en soi est un exercice bien casse-cou. Car la lenteur est certainement aussi importante sur le chemin de la descente qu’au moment de l’ascension.
C’est bien difficile de dire à une soumise que l’on estime et respecte qu’il vaut mieux prendre du recul, à défaut de quoi on s’en va dans le mur. Qu’une trêve est salutaire pour elle, pour son équilibre, pour soi. Pour la suite du monde comme dirait Perreault. Question de ralentir, de voir plus clair en étant en mesure de dépasser l’incroyable charge d’énergies que draine l’échange de pouvoirs érotique consenti.
C’est bien difficile de dire à une soumise qui travaille « bien et fort » qu’elle doit compter désormais se replier sur elle-même, qu’elle doit se concentrer sur elle, sur ses besoins et ses enjeux véritables. Que le repli peut parfois être bénéfique et salutaire, positif, et non une position de faiblesse, ni un aveu d’échec. Que ce repli est nettement préférable à la fuite en avant.
Je trouve tout ça bien ardu, mais salutaire. Sain. Vivifiant. Il faut croire qu’être capable de dire non à l’autre a des vertus thérapeutiques insoupçonnées.
Apprendre de nos erreurs
D’un autre côté, se pourrait-il que comme dominant, nous puissions apprendre de nos erreurs ?
C’est-à-dire par exemple d’apprendre à cesser de « jouer au sauveur »? Après tout, le dominant aussi a ses limites. Devant une soumise ayant des enjeux importants, il serait bien présomptueux de notre part de croire que nous puissions être capable de régler pour elle ce qu’elle ne serait pas capable de faire par elle-même.
(Il faudra bien qu’un jour je dresse la liste des erreurs commises au fil des interactions en tant que dominant.)
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