
Une soumise me disait que lorsqu’elle essaie de faire part à son dominant de ce dont elle a besoin, il semble l’écouter. Tout va bien au premier abord. Mais après un certain temps, il oublie et cesse de le lui donner. Je crois que cela pourrait l’aider de fournir des exemples de ce qu’elle lui demande. Ce serait bien aussi de lui dire pourquoi elle croit en avoir besoin (contrairement à seulement les désirer).
Ce texte est une traduction de l’anglais, réalisée par libertas et révisée par Monsieur Valmont, du texte Submissive Needs Vs. Submissive Wants de Polly Peachum.
Table des matières de cet article
L’importance de faire la distinction
En ce qui me concerne, distinguer entre mes besoins et mes désirs est crucial. Il en découle le sentiment d’être sous le contrôle de mon dominant. Si je veux une chose que Jon me refuse, je pourrais croire qu’il est un dom dégoûtant. Ou même pas un dominant du tout.
Or, tout ce qu’il fait, quand il refuse d’accéder à un désir de ma part, c’est d’exercer son droit de dominant.
Ce serait différent, toutefois, si quelque chose dont j’ai réellement besoin de sa part ne m’était pas donné. Je pourrais en déduire qu’il n’est pas un bon dominant. Ou peut-être pas le dominant dont j’ai besoin. Ou peut-être pas un dominant du tout.
Des exemples de désirs
Voici quelques exemples de choses que je nomme « désirs ». Dans le passé, j’ai souvent confondu certains de ceux-ci avec des « besoins ».
Je désire que mon dominant…
- … nous fasse jouer souvent, plus souvent qu’il ne choisit de le faire.
- … fasse de nouveaux trucs pour moi ou plus élaborés qu’il ne l’a déjà fait.
- … pratique ces activités dont il est incapable, étant donné son état physique.
- … s’adonne, avec la même intensité, aux mêmes activités pratiquées quand j’étais en « camp d’entraînement » et que je recevais de sa part une solide formation de soumise. Je désire goûter tout cela aussi intensément que je l’ai ressenti alors que j’étais nouvelle.
- … agisse comme un de ces dominants de romans. Qu’il me suspende et m’enchaîne dans le noir… m’enferme dans une cellule pour la nuit… me tienne à ses pieds à chaque instant, à moins qu’il n’ait autre chose à me faire… me fouette constamment, tant et tant que je sois toujours contusionnée et meurtrie… me fasse sans cesse promener nue ou demi-nue… Vous savez, toutes ces foutaises habituelles.
- … fasse cela tous les jours, pas seulement en des occasions spéciales !
- … soit abject avec moi, plus sévère, plus dur, plus rigide, plus exigeant et qu’il ne soit pas gentil chaque fois que je lui fais une demande.
- … me prête à d’autres dominants que je trouve sûrs et attirants sexuellement.
Encore des désirs!
- Je désire ne jamais être déboussolée ou lui crier après, ne jamais être contrariée, ne jamais m’opposer, ne jamais me sentir une mauvaise soumise.
- Je désire ne pas devoir jouer à ce jeu de cartes stupide qu’il aime tant, avant que nous allions au lit!
- Lorsque je suis bouleversée, je désire qu’il sache toujours, instantanément et exactement, quoi dire pour me calmer et me ramener à ma soumission.
Satisfaire les désirs ou dominer?
Je ne vais pas approfondir pourquoi certains de ces désirs sont plutôt puérils (nous garderons cela pour un autre message).
La question est qu’il satisfasse mes désirs superficiels ou non n’a aucun rapport avec sa capacité à me dominer. C’est du deuxième point, sa capacité à me dominer, dont j’ai besoin. Pour le reste, j’aimerais certains trucs, mais je peux être parfaitement heureuse sans cela et, le cas échéant, même pour le reste de ma vie.
Qu’est-ce le besoin?
Des exemples de besoins
Alors que sont mes besoins? En voici quelques exemples.
J’ai besoin de…
- … me sentir en totale sécurité avec lui et d’être capable de lui faire confiance en tout ce que je pourrais provoquer ou qui pourrait survenir.
- … croire en sa stabilité et de savoir qu’il ne va pas perdre les pédales, peu importe ce que je lui lance.
- … me sentir contrôlée, possédée et maîtrisée par quelqu’un qui prend plaisir à le faire, et non pas seulement pour me plaire.
- … savoir qu’au cours de nos activités sexuelles dépravées, il est vraiment sadique et prend son plaisir à faire ce qu’il me fait. Cela pourrait me détruire de penser qu’il ne le fait que pour me faire prendre mon pied.
- … savoir que je ne peux m’enfuir ou lui échapper, même si je le voulais. Pour une personne extrêmement soumise, ceci a une grande part dans son besoin de sécurité.
- … me sentir obéissante et de savoir qu’il est responsable et prend toutes les décisions importantes. Non pas parce que je ne puis pas le faire – prendre de grandes décisions c’est facile et même plaisant pour moi -, mais parce que si j’avais à les prendre, je me sentirais en contrôle de la relation, une sensation que j’ai en aversion.
- … savoir que je ne peux pas le rudoyer ou le pousser ou le manipuler ou le convaincre de faire quoi que ce soit, comme d’être un parfait RoboDom. J’ai besoin de savoir qu’il peut résoudre n’importe quel problème sérieux qui puisse survenir entre nous.
Bon, c’est assez des besoins.
Faire la distinction
La meilleure méthode pour faire la distinction entre un besoin et un désir, est de me questionner. Si je n’ai pas ceci ou cela, serai-je malheureuse, confuse, blessée, frustrée ou inassouvie en permanence? Est-ce que je voudrai aller ailleurs? chercher quelqu’un d’autre qui puisse me le donner?
Si je peux honnêtement répondre à ces questions par un OUI puissant, je fais face à un besoin.
Ce peut être plutôt difficile par moments pour une soumise de demander à son dominant ce qu’elle désire. Elle peut ressentir (injustement, à mon avis) que de demander est insoumis, trop agressif ou revendicatif. Elle peut ressentir que cela signifierait qu’elle contrôle la relation. Si votre dominant contrôle effectivement la relation, il sait très bien comment dire « non » quand il le veut.
Si votre dominant ne contrôle pas la relation, vous avez probablement besoin de le savoir avant de vous engager trop avant avec lui, dans ce qui pourrait devenir une impasse sexuelle et émotionnelle.
Suis-je trop exigeant.e ou pas?
Comment évaluer si vous êtes trop exigeant.e ou non? Une bonne méthode est de classifier les différentes choses que vous désirez de votre dominant.
Vous avez peut-être besoin de repenser vos priorités dans le cas où la plupart de vos demandes sont insatisfaites. Est-ce si important pour vous de toujours obtenir ce que vous désirez ou l’inverse ne devrait-il pas être la règle?
La plupart de vos besoins ne sont pas répondus? Vous êtes peut-être avec la mauvaise personne. Un dominant doit pouvoir répondre à vos besoins de façon naturelle et spontanée. Ce n’est pas une faveur qui vous est faite ou parce qu’il craint de vous perdre.
Si une personne est effectivement dominante, elle peut d’ordinaire répondre aux besoins énumérés plus haut.
Bien Cher Vicomte,
Je ne peux résister à la tentation de répondre à cet article, que je viens de découvrir à l’occasion d’un petit surf clandestin sur Cercleo ; une honteuse trahison de mon devoir professionnel, je l’avoue, mais diablement agréable
Désirs, besoins, la marge est souvent bien mince à mon humble avis. Je me souviens de mes “débuts” en tant que soumise, il y a de très nombreuses années de cela, et de la façon dont j’ai fui, lamentable, après qu’un Dom de plus de deux fois mon âge ait proposé de m’initier personnellement aux joies “brutales” des jeux de pouvoir. J’avais de tels désirs, à l’époque, qu’il m’a semblé voir s’ouvrir l’Enfer sous mes pas, à la seule idée de me retrouver à la merci de ce monsieur charmant, qui pourtant ne voulait que mon “bien”, si je puis dire. Je me souviens également des jours, pas si lointains, où j’avais franchi de telles limites dans la “res SM” que la moindre diminution d’intensité dans le jeu déclenchait immédiatement un état de manque d’endorphines extrêmement violent.
Je sais parfaitement ce qu’est un besoin, depuis lors. Un besoin, c’est le truc qui vous sort de votre lit à quatre heures du matin, hirsute, courbaturée, fiévreuse et vaseuse, et auquel il est impossible d’échapper.
Par contre, un désir, c’est le truc qui vous donne des ailes, envie de partager, de créer, d’inventer, et dont vous savourez à l’avance la réalisation, comme l’on rêve, enfant, au matin de Noël.
Quoiqu’il en soit, c’est dans la frustration que la soumission s’exprime souvent. Je ne pourrais pas être à mon Maître s’Il passait toutes mes envies. Je ne pourrais pas Lui obéir, s’Il devançait tous mes souhaits. Cela semble une évidence, posé de cette manière. Mais j’en connais beaucoup, et de très célèbres même, qui, sous couvert de courriers-confessions, adressent à leur Maître le menu des réjouissances. Quand elles ne vont pas jusqu’à émettre un avis péremptoire, après séance, sur les points à améliorer pour la prochaine fois. En ce qui me concerne, je ne conçois l’assouvissement de mes désirs que dans le cadre où cela Le satisfait d’abord. J’irais même plus loin : rien ne me réjouit plus que de Lui offrir un merci, pour quelque chose qui ne m’a pas forcément plu, mais dont je sais qu’Il a tiré un grand plaisir – surtout si de surcroît Il ne m’avait rien demandé et que l’offrande était spontanée. L’oblativité n’est pas un vain mot, à mes yeux, et c’est en Le servant que je trouve la plénitude.
Le plus important étant le respect de l’autre, dans ce qu’il a d’unique et d’imparfait. Mais aussi la bienveillance qui naît ; lorsqu’on croit en ce qu’il ou elle est, avant de vouloir qu’il ou elle réponde à nos exigences.
Respectueusement,
m.
Vous dites une chose qui me frappe de temps à autres dans les propos des uns et des autres : la fuite de la soumise devant le Maître. Ou devant la réalité de ses propres désirs. Ce qui revient sans doute au même.
On parle souvent dans la littérature bdsm du difficile passage de la facilité de dominer à distance, à la difficulté réelle de la domination lorsqu’en face à face.
Quand j’aurai un moment de libre, je reviendrai sur le difficile passage de la facilité de se soumettre à distance, à la difficulté réelle de se soumettre en face à face.
Bien Cher Vicomte,
Il est vrai qu’il est difficile de passer du fantasme à la réalité, et inversément.
Lorsque j’écris que j’ai fui, je ne parle pas de fuir après une longue relation sur un tchat quelconque : à l’époque, le web n’existait pas. Je voulais plutôt évoquer le début d’une histoire qui aurait eu pour cadre un environnement tout autre que les sorties au restaurant, à l’opéra ou au musée. Une histoire qui serait devenue, subitement, autre chose que la cour assidue d’un homme plus âgé à une toute jeune femme. Je voulais aussi expliquer qu’il est parfois très effrayant de confronter le rêve que l’on caresse depuis l’enfance aux plates réalités de la concrétisation. Surtout lorsque ladite réalité prend des allures pornographiques et que l’on constate avec incrédulité que c’est précisément ce qui nous attire.
Ce qui est difficile, à mon humble avis, ce n’est pas tant de se soumettre; c’est de s’abandonner et d’accorder sa confiance. Et que cela se passe en live ou en webcam ne change fondamentalement pas grand chose au problème.
Respectueusement,
miriam
Je suis d’accord avec vous : j’ai toujours cru que si l’on n’était pas en mesure de “jouer le jeu” à distance, qu’il serait illusoire de croire que nous serions en mesure de le jouer une fois en face à face.
Enfin, ça doit sans doute dépendre du type de relation recherchée…
Comme je dis à l’occasion à des personnes soumises qui trouvent mon raisonnement comique, « après tout, c’est votre soumission, mademoiselle. Si vous “trichez”, eh bien vous tournez le dos à vos propres aspirations. Et ça, jusqu’à un certain point, c’est votre problème bien davantage que le problème du Dom “devant” vous. »
J’aime bien relire cet article à l’occasion. Toujours intéressant.
Oui, relire cet article à l’occasion permet de remettre des situations et des comportements en perspective.
J’ai lu vos articles , et soumise depuis +10ans, masochiste , je suis avec un Dominant que je vois toutes les 4 semaines (il habite la Belgique ) et il sait m’accompagner dans ce chemin…fort en intensité, or je crois , que lorsque que l’on va loin , c’est aussi à la soumise de demander à aller plus loin dans cette recherche de la douleur qui mène au plaisir , , d’autre part , votre questionnaire est « un photo à un instant T , il y a une progression à chaque fois , d’autre part , il maitrise le bondage, et vérifie en permanence , la circulation , et ne souhaite pas me mettre de baillon , l »expression, les gémissisement ou l’état « second « , c’est pour cette raison qu’il faut la symbiose .
On peut avoir des signes , annelée, et tatouée , que lui seul connait, .
Avant de le connaitre , , j’ai quitté des Maîtres ou Dominants , l’humilation avec une soumise , qui doit murmurer , n' »est pas ce que je suis au plus profond ,
Je pense que tant que la symbiose n’existe pas , comme elle existe….