Une petite musique incantatoire du sieur Bashung.
Avant de servir, il est recommandé de lui retirer le sens de la vue. Nul besoin de bandeau pour y arriver. Un simple mot suffit.
Sinon quoi, un baillon soyeux pour orner sa bouche? Pourquoi pas.
Dans l’ombre d’un après-midi tropical, elle pourra se concentrer sur ce que son oreille captera….
Madame rêve d’Alain Bashung
Madame rêve d’atomiseurs
Et de cylindres si longs
Qu’ils sont les seuls
Qui la remplissent de bonheur
Madame rêve d’artifices
Des formes oblongues
Et de totems qui la punissent
Rêve d’archipels
De vagues perpétuelles
Sismiques et sensuelles
D’un amour qui la flingue
D’une fusée qui l’épingle
Au ciel
Au ciel
On est loin des amours de loin
On est loin des amours de loin
On est loin
Madame rêve ad libitum
Comme si c’était tout comme
Dans les prières
Qui emprisonnent et vous libèrent
Madame rêve d’apesanteur
Des heures des heures
De voltige à plusieurs
Rêve de fougères
De foudres et de guerres
A faire et à refaire
D’un amour qui la flingue
D’une fusée qui l’épingle
Au ciel
Au ciel
On est loin des amours de loin
On est loin des amours de loin
On est loin
Madame rêve
Au ciel
Madame rêve
Au ciel
Madame rêve
miriam blaylock écrit :
Bien Cher Vicomte,
Quelle jolie idée Vous avez eue là ! Bashung, oui, c’est très troublant si l’on se donne la peine de l’écouter un peu (il y a aussi sa version du Cantique des Cantiques, qui est une vraie merveille).
Quoique, je l’aime tant (nous l’aimons tant…), qu’il me semble dommage de le réserver aux seuls après-midi tropicaux
Connaissez-vous sa version des Mots Bleus ?
Respectueusement,
miriam
Monsieur Valmont écrit :
Qu’est-ce qui est très troublant, dites-moi, si l’on se donne la peine de l’écouter?
miriam blaylock écrit :
Bien Cher Vicomte,
Ce qui est très troublant, à mon humble avis, c’est la qualité exceptionnelle de ses textes : l’inventivité, la justesse des métaphores, l’extraordinaire musicalité de la prosodie, le champ sémantique si étonnament proche de celui que l’on retrouve dans une “certaine façon d’aimer” (cette façon d’aimer qui me préoccupe si souvent).
Puis, sa voix… et quelle voix !
Il y a d’autres choses qui me troublent, sur un plan plus intime – et c’est donc une affaire privée
Respectueusement,
miriam