Il y a un peu plus de trois ans, J m’écrit :
« Bonjour Monsieur, j‘aime bien la chronique dans votre blogue, Le mot du jour. Si bien que j’ai eu moi aussi envie de me prêter au jeu 🙂 »
Au moment où J m’écrivait ces mots, en 2013, Monsieur avait trois autres femelles bien différentes les unes des autres à sa disposition, bien qu’une seule s’était à ce jour adonnée aux « mot du jour » (c’était d’ailleurs son initiative).
J étant mal à l’aise avec toutes ces présences et la pluralité, il faut croire qu’elle avait donc besoin d’y mettre du sien, de me montrer ce dont elle était capable. Pourtant, je ne lui avais rien demandé. Qui plus est, elle avait fort à faire sur ce plan. L’auteure desdits « mot du jour » maniait la plume avec la puissance d’une pyrotechnicienne chinoise et l’adresse d’un archer elfe au service de Galadriel…
Une définition de la volonté
J poursuit :
« Alors voici le mot du jour :
« VOLONTÉ : Volonté comme volonté de Lui plaire. Volonté de Lui obéir. Volonté de Lui appartenir. Volonté de Le servir comme il se doit. Volonté de me soumettre à Lui. Volonté de Le laisser décider pour moi. Volonté d’être à Ses pieds. Volonté de Lui dire « Oui Monsieur ».
« Volonté comme volonté de m’abandonner. Volonté de céder à mes pulsions. Volonté de m’épanouir. Volonté de laisser tomber mes tabous. Volonté de prendre ma place. Volonté de dépasser mes limites. Volonté d’être moi. Volonté d’être vraie. Volonté de me sentir femme. Volonté d’accepter ce que je suis.
« Enfin, Volonté d’être son petit animal de compagnie ou autre, selon les besoins de Monsieur.
« La volonté de Monsieur devient la volonté de J. »
Un beau mot du jour
C’était un beau mot du jour.
Il faut croire cependant que les expressions « selon la volonté de Monsieur » et « selon les besoins de Monsieur » se révélaient plus des formules charmantes apprises dans les sites de poésie BDSM, qu’une véritable profession de foi.
Autrement, elle serait encore là, la J, si ce n’avait été que de la volonté de Monsieur.
C’est bien ça d’ailleurs le problème avec les mots. Une soumise maniant les mots avec adresse, capable de faire beau avec les mots, peut facilement tomber dans l’écueil des écueils dans la relation de pouvoir. C’est l’une des principales difficultés de la personne souhaitant se soumettre, sinon LA difficulté numéro un, c’est-à-dire de dire au Maître ce qu’elle croit que le Maître veut entendre ou lui ferait plaisir… au lieu de simplement dire ce qu’elle a à dire, ce qui l’habite réellement, sans auto-censure, ni crainte du ridicule, du jugement ou des représailles.
Quitte à ce que le Maître ne soit pas en mesure de les recevoir ces mots. Au moins, elle sait alors ce qu’elle a à faire, au lieu de s’obstiner… et de lancer d’autres mots.
Et puis, les mots c’est bien beau. Mais il y aussi les gestes qui s’accordent à ces mots. Sans les gestes qui suivent, les mots ne sont que des mots.
En Beauce, il y a un bel adage en ce sens : les bottines doivent suivre les babines.
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