le récit CARTE BLANCHE
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– « Maintenant que ce bandeau est bien fixé, nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses. »
Le bout de mes doigts sentent le tissu de sa robe. Je résiste mal à lui arracher sur le champ. Je lui fais part de mes pensées avec un mélange de sourire dans la voix et de ferveur carnivore. Une odeur âcre monte aussitôt dans l’air : un parfum de femelle en chaleur.
– « Monsieur… je… »
– « Monsieur a-t-il autorisé la soumise à parler? »
– « Euh… non, Monsieur. Je… j’en suis désolée. »
– « Bon, eh bien puisqu’elle ouvre la bouche, la soumise souhaite-t-elle faire part à Monsieur de quelque chose? »
Devant son silence fort gêné, je poursuis. « Je présume que la femelle sent comme Monsieur ce soudain parfum qui… il semble bien qu’il n’y a pas que votre bouche qui s’ouvre… »
Je l’entends avaler. Elle veut s’arc-bouter mais je réprime son mouvement aussitôt. Son corps dit ce qu’elle n’est manifestement pas en mesure d’exprimer à voix haute. Comme cela est charmant.
– « Je crois que ce parfum si caractéristique indique clairement à Monsieur que… que la soumise est mûre pour la suite. Est-elle prête pour la suite, la femelle? »
– « Oui… »
– « Vous dites? »
– « Oui Monsieur. La soumise est prête pour la suite. »
Je la laisse en apesanteur un court moment.
– « Bien. Pendant que vous goûtez votre trouble, je vais reprendre de ce délicieux vin que votre mari nous a offert. » Je garde ma gorgée en bouche et me penche juste au-dessus de son omoplate, avant d’y laisser tomber un mince filet de ce nectar. Le liquide reste en suspension un moment, puis glisse lentement sur sa poitrine.
Je continue à lui parler tout bas.
– « Oh, Monsieur ne voudrait pas que ce filet liquide ne vienne tacher votre belle robe. Comment faire? Ah tiens… j’y suis… Deux choix s’offrent à Monsieur : ou bien, vous retirer votre robe complètement, ou bien lécher ce vin sur votre peau. Remarquez, je ne vous demande pas votre avis. »
Elle frissonne.
– « Ah non, pas tout de suite, la robe. Tantôt… Et puis, Monsieur a soif. »
Je recommence le manège une fois, puis une autre, changeant d’endroit où je largue une nouvelle bombe liquide. Elle tangue, la nana. Son souffle se fait plus court. Sa docilité autorise les outrages à la distance qui séparent généralement deux personnes qui ne se connaissent pas. Et ce parfum de femme qui reprend de plus belle.
– « Il y a quelque temps que votre mari et moi planifions cette soirée. Cet homme intègre, que je respecte au plus haut point, a non seulement une belle conversation mais une très belle femme. Vous savez quoi? Il souhaite que sa femme perde certaines de ses résistances… qu’elle apprenne à mieux lâcher-prise… goûter le moment présent… faire confiance. Nous en avons beaucoup parlé lui et moi. Nous avons convenu que la solution la plus appropriée était de l’offrir à un pur inconnu. De la confronter à une énergie brute sur laquelle elle n’aurait aucune prise… comme là, présentement. »
Je reprends une gorgée de vin. Je la saisis par le cou avec les deux mains et la tire vers l’arrière. Je lui ouvre la bouche avec les doigts en jouant avec ses lèvres. Cette femelle est toute à ma disposition. Je m’approche encore un peu, mes lèvres presque collées aux siennes. Je laisse couler le vin.
– « Ça adonne bien, j’ai très envie d’aller vous chercher dans vos zones plus animales. Et manifestement, avec ce parfum de femme qui inonde la pièce, nous entrons de plein-pied dans votre intimité. »
Le silence est empli d’ondes.
– « D’ailleurs, parlant d’intimité, ouvrez les jambes, femelle. Il me tarde de goûter ce miel dont votre mari m’a tant vanté les vertus… »
vous appartenir écrit :
Cher Monsieur Valmont,
Votre plume est redoutable d’efficacité. Je ne peux m’empêcher, à chaque fois, de me retrouver dans la peau de “l’héroïne” et de vibrer à l’unisson avec elle, d’appréhension ou de plaisir, selon ce que votre imagination offre à la lectrice assidue que je suis devenue.
Merci.
Monsieur Valmont écrit :
Oui, c’est fou tout ce qu’on peut faire avec quelques mots.
Eleve Melody écrit :
Cher Monsieur Valmont,
La lecture de votre nouvelle, me fait un doux effet. Comme l indique mon nom, je suis eleve soumise. Cela fait tres peu de temps que je suis en education. Mais je ressens deja les delices que cela pourrait me procurer, ne cessez pas d ecrire… Vous etes proche de mon fantasme….
Monsieur Valmont écrit :
Peut-être que la suite de l’épisode s’approchera d’encore plus près de votre fantasme.
Monsieur Valmont écrit :
Cela dit, il serait intéressant de savoir comment une élève soumise peut ressentir à l’avance les délices que pourrait lui procurer l’abandon total ou partiel de sa volonté au profit d’autrui. Imagination fertile? Anticipation?
Dit autrement, comment peut-elle savoir à l’avance que ce sera un délice?
Louis écrit :
De mieux en mieux..
Hélas j’ai déjà employé le terme « excellent » et je n’en connais pas d’autres.