Dans ses Variations sur l’érotisme, une petite plaquette aux apparences inoffensives, Guy Scarpetta traite du sujet qui m’est le plus cher : l’érotisme.
Pas l’olympisme de la baise ou du nombre de coups de fouet, ni les parties de jambes en l’air sans connexion, non. L’érotisme. Celui qui transforme la rencontre avec l’autre en bouleversement des sens. Je parle pas du dérèglement des sens cher à Rimbaud, ni celui des échangistes au teint jaune-orange, non. Je parle de l’érotisme, cette encyclopédie du corps, du coeur et de la tête en un seul volume.
« Le paradoxe est celui-ci : l’érotisme, aujourd’hui, semble avoir tout envahi (la publicité, les journaux, la mode, la télévision, les spectacles, les livres, les films, les photos, les chansons); et pourtant, il est peut-être en train de s’exténuer – ou, du moins, d’être vidé de son sens. »
D’un côté, l’impudeur
« D’un côté, nous assistons au triomphe, en toute impudeur, des confessions sexuelles les plus débridées; la permissivité est devenue norme, et la jouissance est un impératif; la libération sexuelle des années soixante-dix, quelle que soit la réaction d’ordre moral qui s’acharne sur elle, a produit des effets irréversibles; les clubs d’échangisme connaissent un succès considérable; les films et les romans hard (la plupart du temps, au demeurant, artistiquement nuls, mais peu importe) ne cessent de s’accumuler; la pornographie, depuis longtemps, est sortie de la clandestinité, et dispose désormais de modes techniques de diffusion lui assurant une audience sans précédent. »
La beauté de la chose dans tout ce foissonnement, c’est que nous avons désormais le choix. C’est quand même pour avoir le choix que des tas d’humains ont combattu et combattent les nombreuses et différentes formes d’obscurantisme qui affligent le genre humain.
De l’autre côté, l’interdit
« Mais d’un autre côté, quiconque est un peu concerné par l’érotisme, et a pu en éprouver dans sa vie la force de bouleversement, ressent bien, plus ou moins obscurément, que l’essentiel n’est pas là. »
Non, en effet, l’essentiel n’est pas là.
« Pour le dire autrement : là où il n’y a plus d’interdit, il n’y a plus de transgression. L’érotisme, ainsi, pourrait bien risquer d’être tué par excès, et non par défaut – comme en une sorte de prolifération cancéreuse : non pas vaincu par ce qui s’oppose à lui, mais lentement détruit de l’intérieur parce que plus rien ne s’opposerait à lui. »
Merci pour le point de vue.
Ah! J’aime ça quand l’Université produit quelque chose que même les non-érudits peuvent comprendre. On appelle ça la vulgarisation. Qui d’autre vulgarise bien l’érotisme? Qui sont les Fernand Séguin, les René Lévesque, les Henri Guillemin de l’érotisme?
Pourquoi parler d’érotisme
Pourquoi je parle d’érotisme?
Primo, parce que dans mon livre à mouah, l’échange de pouvoir et l’érotisme sont indissociables. Et je n’ai jamais aussi bien combiné ces deux parts dans une même relation de pouvoir érotique.
Deuzio, les deux ont le même don de bouleverser l’être. L’un, dans la froideur et l’autre, dans la chaleur. Deux versants d’une même réalité? 🙂
P.S. Ah pis, tertio, il y a longtemps que je voulais dire ceci : tout de cette femme sur cette image ci-haut m’allume singulièrement. Cette image marquait un tournant dans l’expression de cet érotisme chaud et débridé qui lie le Cavalier à celle qui est sa véritable monture. La sérénité en plus.
La photographe le constatait une fois de plus.
Voilà, c’est dit.
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