Je n’ai jamais été très porté sur l’étiquette. Ni dans ma vie professionnelle, ni dans ma vie personnelle.
Encore moins dans la sphère bdsm.
Je préfère tirer la langue. Dans le genre Bugs Bunny.
J’ai toujours été très amusé par le côté grégaire des messes soirées bdsm, où tout est assez uniforme. Où la « vraie affaire » s’exprime en n’angla : flogueurrre, bondeudje, padeule, Masssteurrrrrre, Missssstressssse. Où tout le monde est ou bedon tout nu, ou bedon recouvert d’un dress code de cuir, de latex ou de PVC comme ma piscine hors-terre, sans quoi t’es out, disqualifié, pas des nôtres, pas des leurs.
Ma préférence à moi
Mouah, j’ai une nette préférence pour le complet trois-pièces et ma soumise dans sa belle robe blanche moulante immaculée, jusqu’au moment où…
T’as un problème avec ça, chose?
Pour des gens qui se réclament de la liberté de conscience et de penser et du respect des différences, tout ce modèle d’éducation anglaise carré, brutal et hypocrite, demeure pour moi un mystère total.
Dans un pays conquis comme le Québec, je peux saisir la part psychanalytique de cette « inclinaison » pour le boss. Mais en France?
Je m’éloigne.
Sortir du cadre…
J’ai toujours été singulièrement frappé par le nombre de personnes s’intéressant aux pratiques BDSM ET qui ne lisent pas une ligne sur leur sujet de prédilection. Comme si, pour beaucoup, l’« éducation BDSM » se résumait essentiellement aux échanges en salle de clavardage, dans les forums ou dans les soirées, la « théorie BDSM » apprise se limitant à ce que les anciens veulent bien inculquer aux novices… soit de savoir ce que signifient les lettres b, d, s et m… comment manier un martinet… un bout de corde…
Le hic avec cette démarche, c’est que ce qu’on pourrait appeler, pour le moment faute de mieux, le protocole BDSM, c’est qu’elle fluctue au gré des opinions, des personnes, des lieux. Ce qui en soi est bien correct aussi dans le sens que chacun fait bien comme il l’entend.
Je n’ai jamais été très porté sur l’étiquette, ni sur le cérémonial pompeux dans mes interactions BDSM, dis-je. J’ai toujours préféré la sinuosité de l’improvisation, la part coquine de la provocation verbale, la gestuelle de l’équilibriste sur le fil de fer des limites de la personne soumise.
J’ai toujours revendiqué la liberté de sortir du cadre pour mieux y entrer.
… pour mieux y entrer
Je ne suis pas étiquette, dis-je, et pourtant, je suis très protocolaire.
Protocolaire? Parce que le protocole est pour le moins partie intégrante et essentielle d’une interaction bdsm. Parce qu’il n’est pas inutile de se rappeler que la relation d’échange de pouvoirs repose sur un rapport d’autorité, fut-il ponctuel et circonstanciel.
Sans structure protocolaire, l’échange de pouvoir entre le dominant et sa soumise s’étiole, va au gré des vents et des humeurs, devient facultatif. Rien de tel pour faire voler en éclats l’édifice patiemment construit brique par brique.
Tout le monde en parle, mais c’est quoi le foutu protocole bdsm?
Le protocole bdsm, c’est la colle qui tient le tout bdsm ensemble.
fidelle(H) écrit :
«Parce qu’il n’est pas inutile de se rappeler que la relation d’échange de pouvoirs repose sur un rapport d’autorité, fut-il ponctuel et circonstanciel.»
À mon humble avis, on l’oublie trop souvent.
Raphaelle Pinna écrit :
c’est avec grand intérêt que je viens ici et sans aprioris, je suis curieuse, ma nature docile ma conduit ici