Adaptation en français par nayz{J} du texte 24/7: A dose of reality, avec la permission des auteurs Master Stern & slave yielding.
Lors de la création et de la publication de ce site, nous avons rencontré quelques sceptiques et plusieurs questions concernant la practicalité et la possibilité d’un style de vie BDSM structuré et sévèrement défini.
Nous avons lu et entendu que le BDSM 24/7 ne fonctionne pas « après tout », une connaissance nous ayant dit une fois « vous ne faites pas cela tout le temps ». Nous aimerions saisir l’opportunité de répondre à cette affirmation.
Bien sûr, nous ne le faisons pas « tout le temps ». Personne ne le fait « tout le temps ». Nous ne mangeons pas « tout le temps » non plus. Ni ne dormons « tout le temps », parlons « tout le temps », sourions, rions ou pleurons « tout le temps ».
N’empêche que ce que nous appelons la relation BDSM sur une base 24 heures par jour, 7 jours sur 7, est essentielle à nos vies comme toutes ces choses-là.
La relation BDSM 24/7, une question d’attitude
Nous croyons que la relation BDSM 24/7 se définit en terme d’attitude, et non comme une série prédéfinie de comportements.
Maître Stern n’arpente pas toujours la maison avec une cravache à la main, et l’esclave yielding n’est pas toujours en train de nettoyer et de ramper.
Cependant, il n’y a jamais de doute sur l’identité du Maître et celle de l’esclave. Voilà ce qui nous définit comme un couple 24/7. Ceci est en réalité ce qui définit tout couple vivant une relation BDSM 24/7.
Dans les domaines possibles et quand l’heure s’y prête, nous vivons comme Maître et esclave. Il y a certaines choses que nous faisons « toujours » et d’autres choses que nous ne faisons que quand nous le pouvons. Mais même en l’absence de certaines conditions, nous demeurons complètement conscients de qui prend les décisions finales et qui contrôle la situation.
Nous continuons à grandir comme couple et comme individus. Ni esclave yielding ni Maître Stern ne sont des automates de quelque sorte que ce soit. Les deux sont intelligents, les deux ont une personnalité, un sens de l’humour, des besoins individuels, des désirs et des préférences. Aucun de nous ne se sent dénigré par la structure de la relation BDSM 24/7.
En fait, nous avons trouvé la liberté d’être qui nous voulions toujours être et d’être aimés inconditionnellement dans ce contexte. Nous sommes tous les deux devenus de meilleures personnes grâce à la pratique du style de vie 24/7. Notre estime de soi a grandi ainsi que nos attentes vis-à-vis de nous-mêmes, vis-à-vis l’un de l’autre et vis-à-vis de notre relation.
Une structure non conseillée aux débutants
Nous sommes d’accord que ce style de vie n’est pas fait pour tous; certainement pas pour l’individu qui croit que cela engloberait toute une existence aux dépens de toute autre.
Comme nous le déclarons tout au long de ces pages, la relation BDSM 24/7 ne devrait pas être le «premier pas» dans le monde du BDSM. C’est seulement au fil des jours que le Dominant ou la soumise deviennent capables d’intégrer les besoins spéciaux d’une relation 24/7 dans la vie de tous les jours.
C’est rare qu’un individu puisse soutenir ce genre de style de vie à ses débuts. En fait, nous n’avons jamais rencontré quelqu’un qui clame l’avoir fait.
Nous ne voulons que personne ne lise ces pages en croyant que nous sommes des «experts» dans le domaine du BDSM. Ce que vous trouverez ici fonctionne pour nous et est basé sur notre expérience. Si des déclarations générales sont faites, elles le sont probablement pour des raisons de lisibilité et de rédaction, et non pas parce que nous croyons qu’une chose est vraie pour tous.
Nous ne désirons pas insulter votre intelligence en mettant une décharge après chaque affirmation. Ni ne voulons nous donner l’impression que tout ce que l’on dit est vrai pour chacun. Nous devons, à un certain moment, laisser libre court au lecteur de déterminer la faisabilité de ces pages pour lui-même.
Si vous croyez qu’une relation BDSM amoureuse, épanouissante et pratique de 24/7 est une impossibilité, alors ça l’est probablement pour vous. Ceci est un jugement que vous seul pouvez faire.
miriam blaylock écrit :
Bien Cher Vicomte,
Votre article ouvre la voie à toute une série de commentaires, dont les développements peuvent mener fort loin. Permettez que j’en soulève deux.
Le premier, c’est qu’une relation 24/7, pour “naturelle” ou “indispensable” qu’elle puisse être aux yeux des protagonistes, n’est pas toujours possible dans l’hic et nunc. Les raisons varient, mais le plus souvent ce sont les petites têtes blondes qui rendent l’exercice périlleux. L’éducation des enfants se gère le plus souvent à deux et la capitulation, même discrète, de l’esclave devant le Maître peut être à l’origine de certains malentendus. Il ne faut pas prendre les enfants pour de gentils être innocents : ils captent le truc au dixième de tour et, une fois qu’ils ont compris, les ennuis commencent… En cohabitation avec eux, le 24/7 est subtilement altéré et devient généralement un 24/7 “sauf contre-indication”. Ce sont eux qui ont le dernier mot, d’une certaine façon, et ce n’est pas très facile à intégrer : ni pour le Maître, ni pour l’esclave.
Le deuxième point, c’est que le 24/7 est à mon avis une manière de construire la relation particulièrement exigeante. J’ai eu la chance de vivre en 24/7 avec mon premier Dominant et je me souviens de la disponibilité et de la concentration nécessaires. Tous les “adeptes” ne l’entendent pas de cette oreille. Celui à Qui j’appartiens aujourd’hui, par exemple, n’apprécie pas du tout le genre. L’argument principal s’exprime en termes de priorités : “le 24/7″, estime-t-Il, “c’est pour ceux qui n’ont rien d’autre à faire. Je n’ai pas envie de ça tout le temps. Magister Dixit.” Le débat, pour autant qu’il y en ait un, est clos par Sa sentence… :p
Toujours est-il qu’il me faut être parfaitement honnête : le 24/7 n’est pas un modèle univoque. Il n’y a pas un mais des 24/7. Pratiquement, comme le disent Master Stern et slave yielding, autant de 24/7 que de relations possibles. Son 24/7 version maison est sans doute plus proche de la relation de meute que de la D/s traditionnelle, mais il n’en reste pas moins qu’on ne peut pas qualifier la relation qui nous lie de “conventionnelle”. Loin de là.
La difficulté principale, à mon sens, est une fois encore d’accorder les violons et de faire la part des choses entre le BDSM, la relation amoureuse, la vie sociale et le reste. Tout est question d’équilibre…
Respectueusement,
m.
Maître H écrit :
Bonjour Monsieur Valmont
Premièrement je tiens à Vous féliciter pour Votre excellent blog. Il y a déjà quelques mois que N/nous le lisons, ma soumise et moi. N/nous formons un couple depuis déjà 18 ans. N/nous pratiquons le BDSM depuis 5 ans, mais le vivons en 24/7 depuis un an.
J’aimerais beaucoup correspondre avec Vous. Vous parler de Mes expériences, autant positives que négatives.
Car, pour être honnête, avec les enfants, le travail, la famille, ce n’est vraiment pas évident…
Je pense que cela pourrait être enrichissant d’échanger tout les deux.
Merci de m’avoir lu
Monsieur Valmont écrit :
Je me suis permis de déplacer votre propos qui est davantage un commentaire au billet sur le BDSM 24/7, qu’un billet en soi.
Vous dites avoir envie de correspondre, de nous parler de vos expériences autant positives que négatives.
Je prends votre souhait au bond et vous invite à créer un premier billet. Je trouverai bien comment classer votre contribution parmi les sujets de cercle O.
Je vous expliquerai au moment opportun.
Au plaisir de vous lire.
mademoiselle leyla écrit :
« Cependant, il n’y a jamais de doute sur l’identité du Maître et celle de
l’esclave. Voilà ce qui nous définit comme un couple 24/7. Ceci est en
réalité ce qui définit tout couple vivant une relation BDSM 24/7. »
Je n’avais jamais envisagé la relation BDSM 24/7 sous cet angle. Voilà qui donne matière à réflexion!