La semaine dernière, je suis assis dans un wagon du métro de Montréal. Je lis ce roman de K. dont je relaterai certains passages sous peu. Je souris, m’amuse fortement à reconnaître dans le propos une certaine façon de concevoir la domination sexuelle dans un cadre consenti, bien que le roman en question ne traite nullement de bdsm.
Il vient un moment où mon attention semble requise, comme si un regard posé sur moi appelait mon attention. J’aime bien d’ailleurs, lorsque cette situation survient, déjouer cet appel, juste pour voir…
Je lève la tête, regarde autour de moi. C’est la foule ordinaire avec toutes ses formes et déclinaisons, mines hirsutes, regards absents ou jambes longilignes à n’en plus finir.
Puis, comme mon oeil balaie mon champ de vision, je la vois.
Elle est là, captant soudainement toute mon attention. Elle devient la zone rouge de la cible de l’archer qui m’habite. Mon roman se retrouve sur « pause ».
Car elle est fort belle, j’avoue. Elle a la forme d’un O, assez massive, dorée.
Je ne me rappelle pas l’air de toutes ces bagues d’O aperçues ici et là dans les boutiques, mais je ne peux m’empêcher de me poser la question. À savoir si c’est bien une de ces bagues… si la personne qui la porte, assise devant moi, avec l’air de quelqu’un perdu dans ses pensées…
Là sont mes questions. Entre McGill et Berri, il y a quoi, trois stations. On parle ici de trois ou quatre minutes. Soit autant de temps à me demander si… D’autant que la personne qui porte cette bague est… un homme.
Laisser un commentaire