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L’usage du pseudonyme dans l’exploration de notre sexualité

Par Monsieur Valmont | 5 732 lectures | Temps de lecture ~ 10 minutes

Nikita Mandryka, Le concombre masqué : la Vérité ultime, 2012.

Cet article sur l’usage du pseudonyme dans l’exploration de notre sexualité, fut écrit par Valmont pour cercle O, et publié dans le magazine Corps & Âme no 41 en novembre 2003.

Qui êtes-vous dans le cyberespace ? Êtes-vous la même personne que vous êtes en personne ou quelqu’un de légèrement différent ? Il vous est déjà arrivé d’y emprunter une identité différente ? Si oui, l’usage d’un pseudonyme a-t-il favorisé l’exploration d’aspects de votre sexualité que vous ne connaissiez pas avant?

Entre la fantaisie et le mensonge, l’identité est un aspect très complexe de la nature humaine.

Avec l’Internet, nous avons la possibilité de nous présenter dans une variété de manières différentes.

Dans les forums, les listes de diffusion, sur les sites web ou dans d’autres lieux virtuels, nous pouvons altérer légèrement ou plus radicalement notre style, tricher sur notre âge, réinventer notre histoire personnelle, recréer notre personnalité de toutes pièces, embellir notre apparence physique, voire passer d’un sexe à l’autre.

La gestion de notre identité dans les environnements cyber comportent plusieurs aspects. Qu’il suffise de mentionner le choix de notre pseudonyme, les détails que nous donnons ou non sur notre personne, l’information insérée dans notre page web personnelle ou dans divers profils d’utilisateur, le personnage ou les avatars que nous empruntons dans les communautés virtuelles fréquentées, etc.

Table des matières de cet article

  • Je m’appelle Patrick mais on dit Bob
  • Le pseudo à connotation sexuelle
  • Entre le virtuel et le monde physique
  • Le pseudo pour compartimenter
  • À quoi sert le pseudonyme?
  • Notre peau sociale
  • Le pseudonyme dans la scène BDSM
  • Le pseudo pratique
  • Le mot de la fin

Je m’appelle Patrick mais on dit Bob

  • Jean-Philippe
  • Roman
  • Richard
  • Lucien

Mais qu’est donc le pseudonyme ?

Un faux nom, dit Le Petit Robert. Dénomination choisie par une personne pour masquer son identité, ajoute-t-il. Contrairement au surnom qui n’est généralement pas choisi, mais imposé par l’entourage. Le pseudo sert parfois à des fins d’identification, là où des personnes porteraient le même nom.

Mais encore?

Identité réservée à un aspect limitée dans la vie de quelqu’un. Il sert d’ornement rigolo, marque l’affection envers une personne, ou la moquerie. Il témoigne souvent d’un humour débridé, sinon abrasif. Marque l’appartenance à un groupe ou le situe en marge.

L’usage d’un pseudonyme n’est pas nouveau. Depuis longtemps, les artistes utilisent ce subterfuge, nom de scène, nom de plume.

Que serait devenu Anne Desclos sans Pauline Réage? Jean Leclerc aurait-il le même mordant que… Jean Leloup? Vous croyez que Romain Gary alias Roman Kacew aurait gagné un second Goncourt sans passer par Émile Ajar? Il vous arrive d’insérer un CD de Lucien Ginzburg dans votre lecteur? Ou préférez-vous la voix mielleuse de Serge Gainsbourg vous susurrer des mots abominables? Jean-Philippe Smet aurait-il eu la même gueule que Jeunnnnny Hallyday?

Le pseudo à connotation sexuelle

Le pseudonyme a souvent été utilisé dans des contextes à connotation sexuelle. Sauf de rares exceptions, tous les acteurs du cinéma porno portent des pseudonymes des plus extravagants. Nombre d’écrivains sérieux ont emprunté les noms les plus fantaisistes pour créer des œuvres littéraires plus libidineuses que la moyenne.

Par contre, l’usage d’un nom créé de toutes pièces par le monde ordinaire semble un phénomène très récent qui mérite certainement d’être exploré plus à fond.

Entre le virtuel et le monde physique

Pour beaucoup de gens, l’anonymat et les dangers sous-jacents constitue l’un des points d’achoppement de l’Internet. « N’importe qui peut dire n’importe quoi ! » « C’est pas sérieux l’Internet. » « On ne sait pas à qui on parle. »

Tout cela est bel et bien vrai. Il n’est pas inutile de nous rappeler que l’Internet tend à créer une division entre notre vie et notre identité. De deux façons.

De un, beaucoup séparent volontiers leur vie virtuelle et leur vie physique. Parenthèse : je préfère utiliser le terme physique au lieu de réel. Car si discuter avec une Française dans un forum québécois ou faire une recherche sur la masturbation avec l’outil Google sont deux activités qui se déroulent dans le « virtuel », elles n’en sont pas moins bien réelles…

Dans le virtuel, nous comptons des amitiés. Nous appartenons à des groupes et nous nous adonnons des activités qui peuvent être distinctes de nos amitiés, groupes et activités dans le monde physique.

De deux, nous jouons plusieurs rôles et accumulons plusieurs tâches tout au long de notre vie. Comme parent, frère, sœur, employé, patron, client, ami, voisin, cycliste, cuisinier, amateur de cinéma, etc.

Le pseudo pour compartimenter

L’Internet avec ses milliers de groupes dédiés à un intérêt professionnel ou personnel particulier, nous offre une niche pour chacune de ces facettes séparées les unes des autres.

Il devient donc très aisé et utile de compartimenter nos intérêts et activités. Nous pouvons y exprimer, mettre en valeur et développer des intérêts spécifiques et vivre des expériences de vie, sans devoir toujours nous présenter dans notre intégralité. Nous mettons délibérément nos autres facettes de côté.

En ce sens, vous n’avez pas besoin de faire savoir aux abonnés de la liste de diffusion du journal Les Affaires que vous fréquentez le site web non officiel de Natalie Imbruglia. Ça ne regarde personne que vous clavardiez sur le site MSN de BDSM-Québec ou dans les forums de Réseau-Contact.

Le cyberespace nous donne la possibilité de taire certains aspects de nous-mêmes que nous ne souhaitons pas exposer dans certains groupes. Le désir d’anonymat reflète le besoin de ne pas faire connaître certains aspects de notre identité.

D’où le le recours au pseudonyme en vue de se cacher. De voir sans être vu, reconnu.

À quoi sert le pseudonyme?

  • Sidonie
  • Anne
  • Alice
  • Gabrielle

L’anonymat est souvent décrié dans l’Internet. Pourtant, c’est ce qui permet à beaucoup d’aller au delà des conventions sociales, d’explorer une facette de leur identité qu’ils ne veulent ou ne peuvent pas exprimer dans leurs relations face-à-face.

L’entourage de Charles peut ignorer qu’à tous les soirs, il incarne un chevalier médiéval romantique dans un jeu de rôles en ligne. L’importance de l’intégration des multiples facettes de notre identité dans un tout harmonieux et équilibré, ne doit pas être ignorée.

Le pseudonyme est commode car il peut devenir un moyen de lâcher son fou, servir de détonateur en nous révélant consciemment ou inconsciemment une partie de nous-même que nous ne faisons pas ou voulons pas avec notre « vrai » nom.

Notre peau sociale

Entre la fantaisie et la réalité de soi, il n’est pas inutile de se demander ce qu’est la véritable identité d’une personne. Généralement, nous assumons que c’est celle que nous côtoyons dans la vie quotidienne. Elle est celle que nous présentons consciemment aux autres par l’entremise de nos paroles, nos gestes, nos vêtements, etc.

Combien de gens portent cette «peau sociale» sans rien révéler de ce qu’ils pensent et ressentent intérieurement ?

Tout au long de notre vie, nous découvrons toujours de nouvelles facettes de nous-même que nous n’avions jamais perçu ou réalisé auparavant. D’ailleurs, nos rêves et fantasmes ne révèlent-ils souvent des aspects enfouis ou cachés de nous-même de ce que nous aimerions avoir ou être?

Si une personne laisse tomber ses masques sociaux et fait vivre en ligne des identités cachées ou fantasmées, peut-on vraiment affirmer que ces aspects de son identité sont moins vrais ou moins réels?

Le pseudonyme dans la scène BDSM

Dans la scène BDSM québécoise, la majorité des adeptes empruntent un pseudonyme. Quelques-uns optent pour la simplicité volontaire en dévoilant tout de go leur prénom véritable, tant dans les espaces virtuels que dans les clubs et soirées bien réelles… Demandez aux personnes soumises…

Dans ce milieu, la pertinence du recours au pseudonyme va plus loin que la moyenne. Les pratiques étant situées en marge et même aux extrêmes sur l’échiquier des valeurs, forcément, les amateurs du genre ne souhaitent pas être reconnus au travail ou dans leur entourage. Que ce soit par timidité, peur du jugement défavorable, crainte du ridicule, du rejet, de la désapprobation sociale, de la condamnation, voire dans certains cas, par crainte de perdre la garde des enfants si on apprenait que…

Le choix du pseudonyme a également des incidences directes sur la crédibilité des personnes en cause. Comme le mentionne Danielle, une soumise de Chicoutimi, « le nom qu’on utilise a un effet psychologique sur nous. Si on se donne un nom magistral et élogieux, on se sent Maître et digne d’éloges. Si on se donne un ‘diminutif’, on se sent tout petits. Notre nom nous représente. »

Le pseudo pratique

Pour certains, le nom ne semble pas avoir d’importance. Il varie au gré des humeurs et des buts recherchés, du moment qu’il masque la véritable identité. Pour d’autres, le choix est d’ordre pratique. GentilMaître de Montréal utilise un pseudonyme «parce que des Éric, il y en a 13 à la douzaine. Par contre, en réel avec des gens du milieu, je préfère utiliser mon prénom… le pseudonyme me semble alors artificiel».

Mlle mézange aurait-elle pu vivre ses pulsions sans passer par un personnage ? « mézange pratique le bdsm, mézange s’affirme en tant que soumise, mézange est la fille du net, mais Judith elle, est une femme qui vit dans le public et aurait réellement peur de se faire juger. Donc voilà peut-être le pourquoi de cette double identité. mézange me permet de vivre ce que je ne vivrais pas sous Judith. Elle me permet d’être la salope, la soumise, la perverse, la chienne à son Maitre. Pour Judith elle n’est rien de tout ça. mézange me permet en fait de ne pas culpabiliser sur ma façon de vivre. »

Le mot de la fin

Laissons le mot de la fin à Monica alias lili.

« Jamais, ni avant ni après avoir hérité de mon nom de soumise, je n’ai été capable de jouer en utilisant mon véritable prénom. Cela est probablement dû au fait que pour moi, le SM est un jeu et que pour m’y adonner, j’ai besoin d’un nom de scène. Celui-ci me permet de sortir de ma peau de tous les jours et de m’abandonner à ces fantasmes qui n’ont pas de prise sur ma « personnalité de jour ». Baptiser mon moi soumis me permet de garder l’équilibre entre mes pulsions contradictoires. »

La gestion des risques
Les motivations à la soumission

À propos de Monsieur Valmont

Gentilhomme avec un côté « bum », amateur de typo et du jeu de go, je suis du genre à chauffer les fesses d'une belle pouliche, accompagné par du Rage Against The Machine... Ou du Chopin.

Sujet(s) de cet article : identité(s), sexualité Publié le 26 novembre 2002 dans le blogue cercle O - cercleo.net

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