
Au dernier cours de tango, la prof nous prend au dépourvu : « Veuillez svp changer de partenaire. Les femmes, allez danser avec l’homme à votre droite. Danser avec une personne que l’on ne connaît pas est un très bon exercice d’écoute, autant pour la personne qui dirige que la personne qui suit. »
Je me retrouve avec une dame qui pourrait avoir l’âge de ma grand-mère. Elle est terriblement intimidée, avec ses grands yeux bleus de chèvre de Monsieur Seguin effarouchée. Nous prenons place, je l’invite à joindre nos mains et nous abordons les figures apprises à ce jour.
Au bout de quelques instants, elle me lance : « Vous ne me regardez pas dans les yeux. »
Elle a tout à fait raison. J’essaie trop de me concentrer sur les pas. « En effet, vous avez tout à fait raison. On va y remédier illico. » Comme par enchantement, la mécanique des pas fait place au plaisir de danser.
Pendant toute la durée de ce bref intermède, je revis en accéléré les fois où j’ai eu le plaisir de vivre une séance bdsm avec de pures inconnues.
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